Les Lyonnais auront tout à craindre du meilleur joueur du championnat allemand. Trois jours après avoir été sacré, pour la deuxième année consécutive, meilleur joueur français, Franck Ribéry retrouve le public tricolore, ce soir à Lyon, en Ligue des champions, mais il évoluera pour la première fois sous un maillot étranger. Son statut de chouchou des amateurs du ballon rond français ne devrait pas le protéger. A Gerland, le milieu offensif du Bayern Munich, 25 ans, s'attend même à être brocardé, voire à recevoir un traitement particulier des supporteurs de l'OL, mais il lui en faudrait plus pour le déstabiliser. «Cela va me faire bizarre de retourner en France avec le Bayern, c'est vrai, mais cela serait encore plus bizarre si on jouait contre Marseille», explique l'ancien Marseillais. Blindé par ses passages à Galatasaray (janvier-juin 2005) et Marseille (2005-07), «Kaiser Franck», comme il est surnommé en Allemagne, n'hésite pas à défier les champions de France. «Lyon, c'est une belle équipe, cela sera un beau match, mais on va là-bas pour remporter ce match, on a envie de terminer premier du groupe», prévient le milieu offensif qui ne retrouvera pas son complice en sélection, Karim Benzema, touché à la cuisse. Depuis qu'il a signé au Bayern en juin 2007, Ribéry a déjà rejoué en France à sept reprises, mais il était en terrain de connaissance avec les Bleus, un maillot qui lui a -presque- toujours réussi.. Le public lyonnais verra un autre Ribéry que celui qui évoluait à l'OM, prévient le meilleur joueur du Championnat d'Allemagne 2007-08. «J'ai évolué sur beaucoup de choses depuis que je suis au Bayern, j'ai mûri, j'ai beaucoup progressé au niveau du jeu, je marque notamment plus de buts», rappelle-t-il en oubliant de préciser qu'il y a également remporté ses premiers titres (doublé Coupe/Championnat d'Allemagne). Depuis qu'il est de retour après une blessure à la cheville gauche survenue durant l'Euro-2008, le préféré du public bavarois a marqué six buts et redonné confiance à son équipe, 2e du championnat à égalité de points avec le leader Hoffenheim, malmenée en début de saison. «Nous sommes très fiers et très heureux qu'un tel joueur défende nos couleurs», s'enthousiasme Jürgen Klinsmann qui espère, après la France et l'Allemagne, mettre l'Europe à ses pieds. «Pour qu'il obtienne le Ballon d'Or, il faut qu'on atteigne au moins le dernier carré de la C1», calcule l'entraîneur bavarois. Les dirigeants du Bayern sont, eux-aussi, impressionnés: Uli Hoeness veut entamer, dans les mois à venir, des discussions sur la prolongation d'un contrat qui n'expire qu'en 2011. S'il reste très attaché à l'OM -au point d'être prêt à se mobiliser pour le supporteur emprisonné en Espagne-, Ribéry ne devrait pas rentrer en France de sitôt. Et sa soirée lyonnaise dans le peau d'un «ennemi» risque de ne pas être la dernière.