Le ministre du Travail a affirmé que la crise financière est une chance pour l'Algérie, car elle va pousser le pays à renforcer la production nationale. L'Algérie sera épargnée par les retombées de la crise financière. Selon le ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale Tayeb Louh, le chômage ne connaîtra pas une augmentation, bien plus, il baissera en 2009. C'est ce qu'a affirmé le ministre en marge de la séance plénière du chef du gouvernement Ahmed Ouyahia, consacrée à la présentation du Plan d'action du gouvernement, hier, à l'APN. M.Louh a également rappelé que le nouveau dispositif de promotion de l'emploi sera lancé en juin 2009 et s'étalera jusqu'en 2013. L'Etat a mobilisé pour le soutien de ce programme de création d'emplois de jeunes, une enveloppe de 42,5 milliards de dinars. «Le dispositif concerne trois catégories pour faciliter leur insertion dans le monde de l'emploi: les universitaires et les techniciens supérieurs en formation professionnelle, ceux ayant un niveau secondaire et ceux n'ayant suivi aucune formation.» Selon les estimations, l'application de cette stratégie permettra de réduire le taux de chômage à 10% à l'horizon 2009-2010 et à moins de 9% pour la période 2011-2013. D'autre part, le ministre du Travail a affirmé que «la crise financière est une chance pour l'Algérie». A ses yeux «cela va pousser le pays à renforcer la production nationale.» Toujours rassurant à propos de l'emploi, M.Louh a affirmé que les «les travailleurs du complexe Arcelor-Mittal Annaba ne sont pas concernés par les mesures de réduction des effectifs affectés aux servi-ces généraux et administratifs, prises par le groupe à une échelle mondiale». L'information vient soulager ainsi, les travailleurs du complexe sidérurgique d'El Hadjar à Anna-ba, situé à l'extrême-est du pays. La crainte de ces derniers a atteint son paroxysme suite à l'annonce par le Groupe Arcelor Mittal d'une éventuelle suppression de 9000 postes d'emploi dans ses différentes unités dans le monde. Le recours à la compression des effectifs s'explique, dit-on, par la crise financière planétaire qui a sensiblement touché le géant de la sidérurgie. Pas moins de 16 fourneaux du groupe ont été mis à l'arrêt ces dernières semaines en Europe et deux autres aux USA. Pour faire face à l'effondrement de la demande d'acier dans le monde sur fond de ralentissement économique, le géant Arcelor Mittal qui compte 326.000 employés répartis dans 62 pays avait annoncé, début du mois de novembre dernier, une diminution de 35% de l'ensemble de sa production au quatrième trimestre 2008. Il n'empêche que cette entité n'est pas indemne des retombées de la crise économique et financière, qui ont frappé de manière soudaine et violente le secteur de la métallurgie. «Arcelor-Mittal Annaba doit par conséquent réduire fortement ses coûts de production si elle souhaite survivre à cette crise dont on ne peut pas prévoir la durée», a souligné dans une déclaration précédente le directeur général de l'entreprise sidérurgique du complexe d'El-Hadjar, M.Bousquet. Ce dernier a prévenu, dans ce sillage, que «même si pour l'instant cinq sites du groupe, à savoir l'Algérie, le Maroc, la Bosnie, le Kazakhstan ou encore l'Ukraine, sont épargnés pour le moment du fait de la spécificité de leur production, le danger reste bien réel quant à la survie de l'activité sidérurgique.» Il expliquera que le domaine de la production des aciers longs, dans lequel ces sites sont spécialisés, «est également touché puisque là également, les coûts de revient sont très en deçà des prix de vente imposés par le marché mondial». Et de conclure que «le budget d'Arcelor-Mittal Annaba, qui cible un objectif de production de 1,1 million de tonnes pour l'année 2009, s'accompagnera forcément d'actions drastiques visant à la réduction des coûts d'exploitation».