Ces familles habitant des bidonvilles au quartier Bardo attentent leur relogement. La troisième tranche relative à l'évacuation des familles du quartier Bardo, aura lieu jeudi prochain, avons-nous appris. L'information a été confirmée par le premier responsable de la wilaya, lors d'une journée d'inspection et de travail, au niveau de la ville de Constantine. Cette opération a été retardée pour être préparée dans la plus grande discrétion, afin d'éviter tout débordement tels que ceux vécus durant les deux premières tranches. Encore faut-il que tous les préparatifs soient menés à terme. En tout état de cause, on apprendra du wali que toutes les dispositions ont été prises. Le nombre des familles sera connu au plus tard aujourd'hui et concerne celles situées en contrebas de la rue Rahmani Achour. Il y a lieu de souligner, dans ce contexte, qu'une équipe d'experts techniques a été mise en place afin d'étudier et de contrôler les habitations devant être programmées pour une opération de démolition. Cette démarche a été décidée à la suite des erreurs enregistrées lors des opérations précédentes ayant causé mort d'homme. Pas moins de 5 ouvriers engagés par des entreprises privées spécialisées dans le domaine des démolitions ont trouvé la mort sous les décombres. De sources proches de l'opération d'évacuation prévue ce jeudi, confient que 250 familles sont concernées. Néanmoins, ce chiffre n'a pas encore été rendu public. L'on croit savoir qu'il pourrait être revu à la hausse. Ces familles, ont souligné les mêmes sources, seront évacuées vers la nouvelle ville de Ali Mendjeli. Voulant être rassurant, le premier responsable de la wilaya précise que les propriétaires des logements et des locaux commerciaux situés dans les lieux concernés par cette troisième opération ont été convoqués pour les modalités d'indemnisation. Pourvu que cette opération ne provoque pas les mêmes incidents que les deux premières, quand il y a eu d'intenses affrontements entre les forces de sécurité, dépêchées pour encadrer l'opération, et les habitants dont plusieurs ont été arrêtés. Certains ont été condamnés à des peines de prison ferme. A côté de cela, ce sont des dizaines de familles qui vivent toujours dans la rue. Elles ne sont pas près de voir le bout du tunnel. L'évacuation des familles du Bardo vers d'autres logements pour la réalisation d'un projet (un centre commercial international) aura été une douloureuse histoire que les Constantinois n'oublieront pas de sitôt. La plus marquante, en plus du décès des ouvriers, demeure la mort de Ali le cordonnier dit Ammi Ali. Ce vieux de 70 ans, livré à l'hostilité de la nature, est mort de froid, et sa famille est toujours sans toit. Le cas de cette famille n'est pas unique, puisque beaucoup espèrent encore un miracle. Les instances concernées estiment, selon leur enquête, que ces familles n'ouvrent pas droit au logement. Et depuis, elles sont livrées aux griffes du froid. Elles ont même passé les fêtes de l'Aïd à la belle étoile.