L'évacuation des familles habitant la troisième tranche du quartier de Bardo, situé en contrebas de l'avenue Rahmani Achour, aura lieu jeudi prochain si tous les préparatifs sont terminés à temps, a annoncé, hier, le wali lors d'une visite d'inspection effectuée à la daïra de Constantine. « Toutes les dispositions ont été prises pour un bon déroulement de l'opération après les enquêtes effectuées par les équipes de la wilaya afin de recenser la population à évacuer et dont le nombre exact devrait être arrêté aujourd'hui », a-t-il précisé, notant au passage que la wilaya a décidé de faire appel aux services du contrôle technique des constructions (CTC) pour faire expertiser les constructions à démolir et prendre toutes les dispositions afin d'éviter les erreurs de la campagne précédente, lancée le 27 août dernier. Pour rappel, cinq ouvriers engagés par des entreprises privées ont péri sous les décombres suite à l'effondrement d'une maison et d'une dalle en béton du lycée Tayeb El Okbi, lors des démolitions. Alors que le nombre de familles concernées par cette évacuation n'a pas été rendu public, certaines sources avancent qu'elles seraient plus de 250 à être relogées à la nouvelle ville Ali Mendjeli. Un chiffre qui pourrait être revu à la hausse au vu du nombre de maisons recensées, situées en contrebas de l'avenue Rahmani Achour et s'étendant jusqu'à l'immeuble se trouvant en face des tours CNEP. Sans en préciser le nombre, le wali fera savoir que tous les propriétaires des constructions et autres locaux commerciaux, concernés par cette opération, ont été convoqués pour arrêter les modalités et les montants des indemnisations, suite à des enquêtes approfondies réalisées concernant les locataires. Il faut noter que les préparatifs de cette troisième opération se sont déroulés dans la plus grande discrétion, au vu des protestations ayant caractérisé celle qui a été lancée il y a près de quatre mois. Des affrontements entre manifestants et forces de l'ordre, déclenchées durant la première semaine du mois de septembre, ont abouti à l'arrestation d'une dizaine de personnes, dont certaines ont été condamnées à deux mois de prison ferme par le tribunal de Ziadia. Contrairement à la première opération, entamée au début de l'année écoulée et qui s'est déroulée dans des conditions normales, celle qui l'a suivie n'est pas passée sans provoquer la désolation chez certaines familles. L'incident le plus dramatique demeure le décès, survenu dans la rue, de Ammi Ali Taoui, plus connu par Ali le cordonnier, terrassé par le froid après avoir été jeté dehors avec sa famille. Malgré toutes les réclamations et les témoignages du propriétaire de la maison et des riverains qui l'ont bien connu, sa famille est toujours sans toit.