Le dernier attentat terroriste d'envergure remonte au mois d'août dernier. Depuis la visite du général-major Gaïd Salah, dans la wilaya de Tizi Ouzou, le 17 septembre dernier, la situation sécuritaire dans la région semble maîtrisée. Un climat de terreur a commencé à régner dans la région de Kabylie l'été 2008. Les choses ont empiré après que les terroristes d'Al Qaîda au Maghreb eurent perpétré un attentat spectaculaire le 3 août 2008. Le siège des Renseignements généraux, situé entre un commissariat de police et une caserne militaire, en plein centre-ville, a été ciblé par un kamikaze. Ce dernier avait foncé, à bord d'un véhicule bourré d'explosifs, sur le siège des Renseignements généraux. L'attentat a secoué la région qui ne s'attendait point à un tel acte d'autant plus qu'il s'est produit au moment où tout le monde, à Tizi Ouzou, pensait que la page des attentats à la bombe était définitivement tournée. Cela bien que, pendant des mois, la série noire des kidnappings de commerçants en contrepartie de rançons, n'a pas cessé. Les services de sécurité sont catégoriques au sujet des enlèvements. Il s'agit d'actes perpétrés par des terroristes islamistes et non pas de banditisme. Toutefois, quelques semaines avant l'attentat du 3 août dernier, ayant fait 25 blessés légers, des rumeurs persistantes circulaient à Tizi Ouzou et faisaient état de l'existence d'un véhicule plein d'explosifs qui a réussi à pénétrer à l'intérieur de la ville des Genêts. Cette information a semé la panique au sein de la population locale. L'amélioration de la situation sécuritaire avait provoqué une baisse sensible de la vigilance mais la rumeur de l'imminence d'un attentat à l'explosif en plein centre-ville, avait été confirmée de manière indirecte avec la décision prise par les autorités d'ériger des barricades aux alentours de tous les sièges des commissariats et même devant l'entrée principale du siège de la wilaya. La route longeant le siège de la wilaya avait été fermée à la circulation, de jour comme de nuit. Quant aux routes où sont situés les sièges des commissariats et des sûretés urbaines, elles sont barricadées et interdites à la circulation dès la nuit tombée. Toutes ces mesures n'ont pas suffi à prémunir la wilaya contre les attaques terroristes. Il a fallu le déplacement en personne du général major Gaïd Salah dans la capitale du Djurdjura pour qu'une batterie de mesures soient prises, permettant ainsi au climat de quiétude et de sérénité de s'installer de nouveau après le vent de panique qui s'était emparé de la wilaya. La première décision prise a été le renforcement des effectifs par des éléments de l'ANP. Plus de 12.000 soldats ont été affectés aux quatre coins de la wilaya. Certaines daïras ont enregistré l'arrivée de plus de trois cents soldats d'un seul coup. Cette mesure a permis de dresser un nombre important de points de contrôle et de barrages fixes et permanents. Ces derniers sont perceptibles depuis trois mois à l'entrée et à la sortie de la majorité des centres urbains. Par exemple, depuis la visite de Gaïd Salah, pas moins de six barrages sont dressés en permanence sur le tronçon routier Tizi Ouzou-Azazga. Des points de contrôle des forces de l'ANP appuyées par les éléments des brigades mobiles de la Police judiciaire ainsi que des gendarmes. Au départ, la présence des gendarmes avait suscité des contestations chez certains citoyens, mais devant la délicatesse de la situation, les choses sont vite rentrées dans l'ordre. Actuellement, les gendarmes ainsi que les autres corps de sécurité travaillent sans relâche afin de permettre le retour à la sécurité.