Il y a 30 ans, jour pour jour, le deuxième président de l'Algérie indépendante, Houari Boumediène, de son vrai nom Mohamed Boukharouba, a rendu l'âme, suite à une maladie qui l'a obligé à un long séjour à l'hôpital Mustapha-Pacha d'Alger. Dans le cadre de la célébration de l'anniversaire de sa mort, le centre de presse El Moudjahid a organisé, jeudi dernier, une rencontre ayant regroupé des anciens proches du défunt qui a présidé aux destinées de l'Algérie, 13 ans durant. Lors de cette conférence-hommage, organisée par l'association Mechaâl Echahid et placée sous le thème «Boumediène et l'autodétermination des peuples», les intervenants ont mis en exergue le soutien de Boumediène aux mouvements de libération à travers le monde. «Le soutien constant et sans réserve apporté par le défunt Boumediène à l'autodétermination des peuples en lutte pour le recouvrement de leur liberté, avait fait qu'Alger était qualifiée de La Mecque des révolutionnaires», ont souligné les proches de Boumediène. Un qualificatif donnée par Amilcar Cabral lors de son déplacement en Algérie dans les années 1960, a-t-on expliqué. Il est utile dans ce contexte de souligner que Cabral s'est battu pour libérer son pays, la Guinée-Bissau, du joug portugais. Surnommé le Che Guevara de l'Afrique de l'Ouest, Amilcar Cabral, s'est battu également pour l'indépendance du Cap-Vert et est allé prêter main-forte à ses frères angolais. Il est assassiné le 20 janvier 1973 à Conakry (Guinée-Conakry), six mois seulement avant l'indépendance de la Guinée-Bissau. Les conférenciers ont évoqué également des faits relatifs à l'engagement de Boumediène pour les causes des peuples colonisés, surtout en Afrique, en citant le cas du Mozambique, de la Guinée-Bissau, du Cap-Vert, alors sous occupation portugaise. Connu pour ses positions vis-à-vis des pays occupants, notamment les Occidentaux, les intervenants ont rappelé que Boumediène avait refusé de nouer des relations diplomatiques avec le Portugal du dictateur Salazar. «Non seulement, Boumediène soutenait les mouvements de libération dans le continent noir, le monde arabe et l'Amérique latine, mais il accueillait les leaders indépendantistes, en Algérie, où ils étaient formés politiquement et militairement», a-t-on ajouté en allusion à la réception, avant l'Indépendance de l'Algérie, du leader des militants anti-apartheid de l'Afrique de Sud, Nelson Mandela et ses compagnons à la frontière algéro-marocaine. D'autres questions ont été soulevées par les intervenants. Ainsi, le soutien de Boumediène à la cause palestinienne, à l'indépendance du peuple sahraoui sous domination marocaine, et à la cause du Vietnam n'a pas été omis. Le vice-président du Conseil de la nation, M.Abderrazak Bouhara, a apporté son témoignage sur le cas du Vietnam, en soulignant que Boumediene «soutenait sans réserve la lutte du peuple vietnamien pour son indépendance dans les années 1960 et 1970». Une position acquise selon lui de la longue épreuve subie par le défunt. «La défense du droit des peuples colonisés à l'autodétermination a été héritée par Boumediène du Mouvement national, mais aussi de sa formation politique en Egypte auprès des étudiants qui militaient pour l'indépendance des pays du Maghreb», a expliqué un autre intervenant. Des thèses approuvées par les représentants de l'Autorité palestinienne et du Front Polisario qui ont relevé l'engagement de Boumediène aux côtés des causes justes de par le monde. Eux qui ont souligné avec insistance l'aide apportée par l'Algérie à ces causes, aujourd'hui encore, sans issue. Présente dans la salle, Mme Anissa Boumediène, l'épouse du défunt, a affirmé que son conjoint était «pragmatique» dans ses positions de soutien aux peuples en lutte pour leur liberté. Elle en a profité pour appeler les anciens collaborateurs du président défunt, à transmettre aux générations actuelles et à venir, leurs témoignages.