Russes, Américains, Norvégiens, Turcs, des centaines d'étrangers ont fui, hier, les bombardements pour se réfugier en Israël. Ehud Olmert et ses principaux ministres se sont réunis hier en vue de décider d'une offensive terrestre. L'Egypte, par la voix de son ministre des Affaires étrangères, Ahmed Aboul Gheït, lui demande d'y renoncer. Les tanks israéliens se tiennent prêts à fondre sur Ghaza. Au grand dam de la communauté internationale, Israël a rejeté toutes les propositions de trêve. La boucherie continue. Au moins 430 morts et plus de 2500 blessés. Le bilan est malheureusement provisoire. Les Palestiniens continuent à pleurer et enterrer leurs morts. Les bombardements de la bande de Ghaza par l'aviation israélienne ne cesseront pas. Le gouvernement israélien a rejeté les propositions de trêve que la communauté internationale appelait de toutes ses forces. Après sept jours passés sous un déluge de feu, le calvaire des Palestiniens risque fortement de se prolonger. Et pour longtemps encore. Les Israéliens ne veulent pas entendre parler de paix. Ils font preuve d'arrogance et narguent la communauté internationale. Union européenne et Quartette (Etats-Unis, UE, Russie et ONU) subissent le «niet pour la paix» des dirigeants israéliens. «Réalisez-vous les conséquences que cela aurait pour le pays et pour la région? Les conséquences sur la force de dissuasion d'Israël?», s'est interrogé, avec un aplomb provocateur, le Premier ministre israélien. Et pour montrer qu'Israël est seul maître du jeu, il ajouta: «Si les conditions s'y prêtent que l'on nous propose une solution qui nous garantisse une meilleure sécurité dans le Sud, nous pèserons le pour et le contre. Mais nous n'en sommes pas encore là», a tenu à souligner Ehud Olmert. Le destin des Palestiniens semble scellé. Il est entre les mains des bourreaux, des bouchers d'Israël. La ministre israélienne des Affaires étrangères s'est rendue, jeudi, à Paris l'expliquer au président français. Ce dernier serait même sur la même longueur d'onde qu'elle. «Il est très au fait de la situation, de la complexité de notre région, il comprend la nature de la menace à laquelle fait face Israël», a déclaré à la presse Tzipi Livni, à l'issue de l'entretien qu'elle a eu avec le chef de l'Etat français. L'offensive pouvait donc se poursuivre. Le même jour, un des principaux responsables du Hamas, Nizar Rayan, ses quatre épouses ainsi que dix de ses enfants furent tués suite à un raid de l'aviation israélienne. «Nous allons bien et la résistance à Ghaza va bien. L'Etat des juifs ne nous fera pas plier», avait déclaré le leader du Hamas dans un enregistrement diffusé après sa mort par la télévision de son parti, Al Aqsa TV. La boucherie continue. L'Etat hébreu reste sourd aux appels à la trêve réclamés à cor et à cri par la communauté internationale. A l'issue d'un entretien qu'il a eu, jeudi, avec le président égyptien, Hosni Moubarak, à Sharm El Cheikh, le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, a de nouveau appelé à un cessez-le-feu immédiat. «Il doit y avoir un cessez-le-feu immédiat. Et comme il est inscrit dans l'accord de juin 2008, une levée du blocus et l'autorisation de l'aide humanitaire doivent être obtenues», a souligné M.Erdogan. Hosni Moubarak a, quant à lui, mis face à leurs responsabilités les dirigeants israéliens. «Vous êtes responsables de votre agression barbare contre les Palestiniens, quels que soient les prétextes que vous invoquez. Le sang que vous avez sur les mains attise la colère de tous et dissipe les espoirs de paix», leur a-t-il déclaré. Cela sera-t-il suffisant pour réconcilier la rue égyptienne avec leur raïs, accusé au départ de collusion avec l'Etat hébreu? L'Iran, qui ne reconnaît pas l'Etat d'Israël, a aussi appelé à une cessation immédiate des bombardements et la levée du blocus. C'est dans cette ambiance que se prépare la tournée au Proche-Orient du président français. Nicolas Sarkozy sera, à partir de lundi, en Egypte puis en Cisjordanie et en Israël. Il se rendra aussi en Syrie puis au Liban, mardi. Combien de Palestiniens tomberont sous les bombes israéliennes d'ici là? Des dizaines probablement. Hier, ils étaient des milliers à être descendus dans les rues à Ramallah pour crier leur colère contre Israël. «Nous sommes prêts à sacrifier notre sang et notre âme pour Ghaza», ont-ils scandé. La véritable solidarité n'attend pas, les Palestiniens le savent et ils se préparent au pire, surtout qu'aucun semblant de paix ne se profile.