Les examens sont toujours bloqués au deuxième jour de la grève nationale illimitée des hospitalo-universitaires. Les praticiens de la santé publique ne comptent pas lâcher prise. Ils vont, au contraire, durcir le ton. La protestation risque d'être plus radicale. En plus de la grève nationale ouverte entamée depuis samedi par les hospitalo-universitaires, les médecins généralistes et spécialistes ainsi que les psychologues sont partants pour une grève d'une semaine durant ce mois de janvier. Ces derniers n'écartent pas l'éventualité d'une grève nationale illimitée des soins. «Celle-ci interviendrait à la fin du mois de février ou au courant du mois de mars si les revendications de la corporation ne sont pas prises en charge par les pouvoirs publics», a déclaré, hier à L'Expression, le Dr Lyès Merabet, porte-parole de la Coordination des syndicats autonomes, également secrétaire général du Syndicat des praticiens de la santé publique (Snpsp). Voilà donc le plan d'action des syndicats autonomes qui se profile. Ces deux actions, précise notre interlocuteur, émanent de la base «d'autant plus que les pouvoirs publics réagissent à nos doléances par des ponctions sur salaires et autres sanctions». Afin de décider d'une manière officielle la forme et la date du débrayage, une réunion se tiendra, aujourd'hui, entre les cinq syndicats de la santé, à savoir le Snapsy, le Snmasm, le Snpsp, le Snpdsm, le Snpssp, membres de la coordination, informe le Dr Merabet. Les deux syndicats de l'éducation nationale regroupés au sein de la coordination seront également présents à cette réunion pour étudier, eux aussi, toutes les propositions formulées par leurs bases respectives et rejoindre le mouvement de contestation des praticiens. Cela dit, les hospitalo-universitaires ont poursuivi, hier pour la deuxième journée, leur grève illimitée à travers le territoire national. L'adhésion de la corporation des professeurs et docents ainsi que des maîtres-assistants à ce mot d'ordre, était massive, a souligné le Pr Nacer Djidjli, secrétaire général du Syndicat des professeurs et docents. Les examens étaient toujours bloqués, a-t-il indiqué. Le débrayage a touché également les cours, les travaux dirigés et les travaux pratiques de graduation et de postgraduation, les jurys du Dems, de maîtrise d'assistanat, de docentat, de professorat et de thèse. Les grévistes organisent, aujourd'hui à 10 heures, une assemblée générale au Centre Pierre et Marie Curie (Cpmc) du CHU Mustapha-Bacha d'Alger. Les doléances des syndicats autonomes de la Fonction publique s'articulent autour du «respect et de la reconnaissance» des syndicats autonomes en tant que partenaires sociaux à part entière, la révision de la grille des salaires et du point indiciaire en rapport avec l'inflation galopante, l'ouverture des négociations sur le régime indemnitaire et un statut digne des professionnels de la santé.