Le bras de fer opposant les hospitalo-universitaires au ministre de l'Enseignement supérieur risque de se durcir encore davantage. Et pour cause, la rencontre entre les représentants des deux syndicats, le SNPDSM et le SNMASM, et le responsable de tutelle, Rachid Harraoubia, tenue hier après-midi au siège du ministère pour discuter des problèmes des hospitalo-universitaires, s'est terminée en queue de poisson. Il n'y a eu aucune avancée. Il y a eu beaucoup d'amabilités, mais pas du tout de propositions concrètes pour satisfaire nos revendications », a déclaré Nasser Djidjelli, secrétaire général du Syndicat des professeurs et docents en sciences médicales (SNPDSM). Visiblement déçu, notre interlocuteur précise que les responsables du ministère « campent toujours sur leurs positions en invitant les syndicalistes à patienter encore plus ». « Ils n'ont fixé aucune échéance pour satisfaire notre plate-forme de revendications », a-t-il ajouté. Les représentants des deux organisations syndicales ont vérifié ainsi ce que leurs collègues syndicalistes ont prévu lors de l'assemblée générale qui s'est tenue dans la matinée de la même journée au CPMC du CHU Mustapha Bacha. « Les responsables du ministère ne vous feront que des promesses, comme d'habitude », ont lancé les membres de l'AG aux responsables du bureau du syndicat, avant de partir à la rencontre du ministre de l'Enseignement supérieur. Les étudiants « rassurés » En grève illimitée depuis samedi dernier, les hospitalo-universitaires vont, sans nul doute, maintenir la pression en reconduisant à nouveau leur action à l'occasion de la nouvelle assemblée générale du 10 janvier prochain. Une AG programmée, en particulier, pour examiner les résultats de ladite rencontre avec la tutelle. En plus de la grève des hospitalo-universitaires, le secteur de la santé sera à nouveau paralysé par un nouveau débrayage des praticiens de la santé publique. La Coordination nationale des syndicats du secteur, regroupant cinq formations, a décidé d'aller vers une grève de cinq jours. Décidée à la fin de semaine dernière, cette action sera entamée à partir du 17 janvier en cours. « Tous les hôpitaux seront bloqués, sauf les urgences », affirment les syndicalistes. Outre les débats autour de cette action, les hospitalo-universitaires ont évoqué les tentatives faites par le ministère pour arrêter cette grève. « La justice aurait déclaré notre grève illégale suite à une plainte en référé qui aurait été portée contre nous par le ministère. Mais rien ne nous a été notifié et aucun membre de notre bureau n'a été mis au courant de cette action en justice », souligne Noureddine Zidouni, président du SNPDSM. Ce dernier dénonce également ce qu'il appelle « les tentatives du secrétaire général du ministère de l'Enseignement supérieur de casser ce mouvement ». Selon lui, le mouvement de grève a été largement suivi à travers toutes les facultés de médecine au niveau national. « Tous les cours et examens ont été annulés. Hormis la faculté de médecine de Batna, toutes les autres facultés ont adhéré à cette grève », a enchaîné pour sa part Nasser Djidjelli. Cette « AG » a été une occasion pour les syndicalistes de tranquilliser leurs étudiants. C'est dans cet objectif qu'ils ont invité leurs représentants à prendre la parole devant leurs profs pour exprimer leurs appréhensions. Ces derniers (les représentants des étudiants) ont réaffirmé leur soutien à la grève tout en demandant la préservation de leurs doits. Ils ont exigé également à ce qu'ils soient informés de tout ce qui se passe autour de cette grève. « Nous avons tenu compte de vos préoccupations avant même d'entamer cette action », a rétorqué alors Noureddine Zidouni.