Le virus de cette pathologie tue de 250 à 500.000 âmes annuellement dans le monde. Hélas banalisée, la grippe peut être grave surtout pour les sujets âgés de plus de 60 ans et ceux atteints de maladies chroniques et également les enfants âgés de zéro à quatre ans chez lesquels la circulation du virus est importante. Cette frange de la population représente près de 5 millions de personnes en Algérie. Aussi, peut-on résumer le message de santé transmis hier lors d'une conférence-débat animée par deux médecins spécialistes au Centre de presse du quotidien El Moudjahid ainsi: «La meilleure prévention contre la grippe demeure la vaccination». Les docteurs Fawzi Derrar, directeur du Laboratoire national de référence de la grippe, et Mahdi Hocine, directeur des opérations «vaccins», tous deux activant à l'Institut Pasteur d'Algérie, ont présidé cette conférence-débat sur la menace de cette pathologie en Algérie dans le cadre de la campagne de sensibilisation à la vaccination antigrippale qui peut être effectuée jusqu'à la première semaine de février. La vaccination, selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), diminue le risque de mortalité de 70 à 80% surtout chez les personnes âgées et les malades chroniques. L'Institut Pasteur Algérie (IPA) a vendu, à ce jour, quelque 1,1million de doses de vaccin antigrippal importées, a indiqué le Dr Derrar. L'IPA dispose encore d'un lot avoisinant 100.000 doses. Il y a lieu de signaler que «quatre centres mondiaux de veille et de surveillance existent dans le monde, à Londres, Tokyo, Melbourne et à Atlanta». Le docteur s'est aussi attardé sur les conséquences désastreuses portées à l'économie nationale. Elles se chiffrent à travers les «millions d'heures de travail perdues» sans compter les arrêts de travail prescrits. Le Groupe régional d'observation de la grippe (Grog) a élargi en 2008 son champ d'action pour la présente saison grippale (du 10 octobre 2008 au 31 mars 2009), aux wilayas d'Oran et Constantine, avec un renfort de 120 médecins sentinelles. Le Grog est chapeauté par l'Institut national de santé publique (Insp) et l'Institut Pasteur d'Algérie (IPA) avec le soutien de Sanofi Pasteur, la division vaccin de Sanofi Aventis. L'unité pharmaceutique de l'IPA, avait-on informé en octobre dernier, pourra bientôt passer à l'étape de la répartition stérile de vaccins aux normes internationales, afin de sécuriser le marché algérien quant aux moyens de lutte contre la grippe par une production locale de qualité. Le Grog avait présenté le dispositif mis en place, l'an dernier, pour lutter contre l'infection. Une fois l'entrée en production de l'unité répartition stérile franchie, le vaccin antigrippal, qui coûte 470 Dinars environ, sera de 30% moins cher. Il est remboursé à 100% par la Sécurité sociale pour les personnes âgées et les malades chroniques. Ce groupe rassemble plus de 200 médecins volontaires issus des secteurs public et privé. Il couvre actuellement huit wilayas (Alger, Blida, Boumerdès, Tipasa, Tizi Ouzou, Médéa, Oran et Constantine.) au lieu de six auparavant. Son dispositif de veille s'est renforcé de 120 médecins sentinelles qui s'ajoutent à une centaine d'autres médecins.