La majorité des accidents, contrairement à ce que l´on avance, survient dans les zones rurales. Les routes ont causé 122.772 décès de 1970 à 2006, soit l'équivalent de la contenance du stade du 5-Juillet. C´est ainsi que le responsable du Cipre (Centre itinérant de prévention routière) s´est exprimé pour qualifier l´hécatombe causée par les accidents de la circulation dans notre pays. 3455 personnes ont été tuées et 49.746 autres blessées au cours des neufs premiers mois de l'année, soit une augmentation respective de 12,21% (+376 tués) et de 8,57% (+3928 blessés) comparativement à la même période de 2007, a indiqué, dimanche à Biskra, un représentant du Centre national de prévention et de sécurité routière (Cnpsr). Lors d´une conférence de presse animée au siège de l´association «Les amis de la route» de la wilaya de Tizi Ouzou, les animateurs de ce centre, financé à 80% par l´Union européenne, se sont fixé l´objectif de sensibiliser la société civile sur les dangers de la route par différents moyens. Créé en août 2006, le Cipre, constitué d´une dizaine de jeunes issus de différentes spécialités, se fixe un délai de quinze mois pour sensibiliser, informer et former une génération profondément consciente de ce fléau qui touche une grande proportion de familles algériennes. Dans cette optique, ils prévoient, d´un côté, des sorties dans les écoles de la wilaya pour des actions de sensibilisation des lycéens et des collégiens. A cet effet, une armada de moyens vidéo et de conférences sera utilisée pour faire, selon leurs propos, un travail de fond dans l´éducation des enfants. Il faudra, diront-ils, travailler dans le long terme. L´exemple vient de la France où il a fallu dix ans pour réduire de 10% le nombre d´accidents. Le constat amer qu´ils mettront également en évidence est que les adultes ne respectent pas le Code de la route et manquent de civisme. Leur souhait serait, ajoutent-ils, d´introduire le Code de la route dans tous les cycles scolaires. D´un autre côté, les animateurs ont tenu à souligner un fait dont on parle rarement. La majorité des accidents, contrairement à ce que l´on pense, survient dans les zones rurales et non dans les villes. Ce fléau, causé essentiellement par le facteur humain, n´est pas traité à sa juste proportion. Pour illustrer ce fait, les animateurs du Cipre affirmeront que le nombre des victimes des accidents de la circulation dépasse de loin les chiffres annoncés par les pouvoirs publics. Beaucoup de victimes succombent des jours ou des semaines après l´accident, mais ne sont pas comptabilisées dans le registre: mort accidentelle. Les autorités parlent également moins des coûts réels des pertes occasionnées aux sociétés d´assurance. En effet, chaque année, ces dernières perdent, selon les chiffres du Cipre, cent milliards de dinars. Enfin, les animateurs du centre comptent élargir l'horizon de leur action vers d´autres wilayas. Le fléau est national et notre pays est classé à la quatrième place mondiale en matière d´accidents et de pertes humaines. Les routes algériennes sont de véritables cimetières. A la tête de ces dernières, se trouve la RN5, reliant la capitale à Sétif et Constantine avec 27,58% d'accidents. La RN4, reliant Boufarik à Chlef et Oran vient, hélas, en deuxième position avec 18% talonnée dans ce registre macabre par la RN11 joignant Alger à Tipaza et Mostaganem. Selon les chiffres obtenus, 29,01% des accidents se produisent pendant la saison estivale alors que 27,55% surviennent en automne.