La promulgation de la loi fixant les règles de mise en conformité des constructions sera effective dans quelques semaines. Le ministre de l'Habitat donne un grand coup de balai pour régulariser les constructions illicites. Une enveloppe financière estimée à quelque 300 milliards de dinars a été dégagée pour les programmes d'aménagement des agglomérations et de préservation du cadre bâti depuis ces trois dernières années. C'est ce qu'a affirmé, jeudi, le ministre de l'Habitat et de l'Urbanisme. Noureddine Moussa qui s'exprimait à l'issue de la cérémonie d'installation du nouveau Conseil national de l'ordre des architectes, a indiqué que cette enveloppe financière a été allouée pour pallier un manque flagrant qui caractérise l'aménagement des nouvelles cités à travers tout le pays. Aussi, des programmes pour la rénovation des anciennes bâtisses ont été lancés au niveau de plusieurs wilayas, dont Alger, Oran, Constantine et Annaba. Le ministre a appelé les membres du Conseil national, élus en décembre dernier, à accorder un intérêt particulier aux spécificités socio- culturelles locales lors de la conception des schémas des cités et villages. Il a également insisté sur la formation des architectes, membres du conseil et sur leur mise à niveau sur les évolutions du métier au niveau mondial. Le conseil de déontologie sera réhabilité a, par ailleurs, indiqué Moussa. Il a, en outre, annoncé la pro-mulgation prochaine des textes de loi fixant les règles de mise en conformité des constructions en vue de leur achèvement. Ils constitueront, a-t-il dit, «un outil pour une meilleure prise en charge du milieu urbain et l'amélioration de l'état des agglomérations en associant le citoyen en vue d'une réhabilitation du cadre bâti dans les villes et villages» et d'expliquer que ces textes prévoient des dispositifs techniques en direction de milliers de citoyens. Ils favoriseront la régularisation de leurs habitations restées longtemps en suspens au niveau des collectivités locales et des organismes concernés. Cette loi vise l'introduction d'amendements en matière d'urbanisation à travers des dispositions habilitant les pouvoirs publics à intervenir dans un cadre juridique adéquat. Ce nouveau dispositif, a-t-il informé, «devrait mettre fin à l'anarchie urbanistique». Il s'agit aussi de mettre un terme aux constructions inachevées et d'examiner les moyens de mise en conformité des constructions achevées ou en cours de réalisation. «Les propriétaires de constructions inachevées ne disposant pas de permis de construire, bénéficieront d'un permis pour l'achèvement de leurs constructions», a indiqué le ministre. Il précisera que les constructions achevées sans permis pourront être régularisées en demandant un permis de construire. La croissance urbaine se fait de plus en plus au profit d'agglomérations périphériques et lointaines des grandes villes du nord du pays qui connaissent une croissance spectaculaire de la population agglomérée. La population urbaine est, en effet, passée de 31,4% en 1966 à 49,6% en 1987, et à 58% en 1998. L'espace rural algérien, dont le peuplement est dispersé, a enregistré un exode massif de sa population au profit des centres agglomérés depuis 1966. Ce mouvement s'est fortement accentué au cours des décennies 1977 à 1998. La population agglomérée représente 80,8% de l'ensemble de la population en 1998, cette proportion était de 61,2% en 1977 et 70,8% en 1987. Cet état des lieux, significatif dans son impact négatif, n'a pas échappé aux décideurs.