Le moins que l'on puisse dire est que ces deux clubs ne font pas honneur à leur statut en ce moment. Le choc de la 21e journée du championnat d'Angleterre entre Manchester United et Chelsea aujourd'hui est l'occasion de répondre à des doutes auxquels sont peu habitués les deux géants de la Premier League. Les résultats restent corrects et les deux clubs, qui se sont partagés les quatre derniers titres, resteront des candidats plus que crédibles au titre, quoi qu'il advienne à Old Trafford. Mais dans le jeu, les Red Devils comme les Blues ne sont guère convaincants. A Manchester, l'attaque patine. En 2007 et 2008, l'équipe d'Alex Ferguson était allée chercher ses titres avec style, inscrivant 80 et 83 buts. Alors que plus de la moitié de la saison est écoulée, elle n'en est qu'à 26, ce qui la place loin derrière Chelsea (40), Manchester City (38), Liverpool (35) ou Aston Villa (33). Le bilan est particulièrement famélique loin d'Old Trafford, ses neuf buts en faisant...la 15e attaque d'Angleterre à l'extérieur. Ces statistiques sont particulièrement décevantes pour une équipe qui gonflait ses pectoraux offensifs en début de saison. Mais Cristiano Ronaldo n'est pas le même joueur que l'an passé, et la presse britannique continue de faire état de ses envies d'exil au Real Madrid. Carlos Tevez est mécontent de ne pas se voir proposer de nouveau contrat, tandis que Dimitar Berbatov, malgré un indéniable talent, n'a pas convaincu les supporteurs de Manchester. Reste Wayne Rooney: mais l'Anglais apparaît désormais plus comme un animateur que comme un véritable buteur. Manchester pallie cette méforme par une défense intraitable qui n'a pas encaissé de but en six matches de championnat, permettant aux Red Devils de tirer le meilleur parti des quatre buts inscrits dans l'intervalle (deux 0-0, quatre 1-0). Si l'arrière-garde venait à flancher, les affaires pourraient se compliquer. A Chelsea, c'est Luiz Felipe Scolari qui est remis en cause. Ses méthodes d'entraînement, moins appuyées sur l'attaque que sous le règne de ses prédécesseurs, ne convainquent pas les piliers du club, Frank Lampard et John Terry. Ils y voient l'explication des buts encaissés en fin de match devant Fulham en championnat (2-2) et la modeste équipe de Southend (D3) en Coupe d'Angleterre (1-1). Les Blues ne trimballent plus la même aura d'invincibilité depuis que Liverpool, par la suite imité par Arsenal, est allé s'imposer à Stamford Bridge. Lors des rencontres contre les trois membres du Big Four, Chelsea a dû s'y contenter du point glané à l'aller contre Manchester. Si son attaque est la meilleure de Premier League, Scolari, crispé sur son système à un attaquant épaulé par deux ailiers, n'est pas parvenu à associer de façon convaincante Nicolas Anelka et Didier Drogba. S'il ne trouvait pas la solution dimanche, sa position se fragiliserait un peu plus.