Après l'Espagne, c'est au tour de la Seleçao de décrocher le sésame pour le prochain tour. L'Espagne n'a passé que quatre fois le premier tour d'une phase finale de Coupe du monde. Son meilleur résultat dans cette compétition remonte à 1950 lorsqu'elle avait terminé quatrième. Souvent favorite, jamais gagnante. S'il est un pays maudit en Coupe du monde, c'est bien l'Espagne. Un constat que le sélectionneur ibérique, Camacho, tente d'inverser en déclarant: «Soudain, les gens se mettent à nous citer parmi les favoris alors, si nous ne gagnons pas, ils parleront d'échec. Ce que j'essaye de faire est d'inverser le cours de 50 ans d'histoire mais, comme je l'ai toujours dit, nous n'avons encore rien gagné» tout en restant réservé quant à la suite des événements. De son côté le Brésil, qui n'a pas fait de détail devant la sélection de l'empire céleste, s'est qualifié pour les 8es de finale et du coup se positionne en véritable favori. Deux buts du revenant Ronaldo, un de Roberto Carlos et un de Rivaldo ont suffi aux Brésiliens pour imposer leur suprématie devant le Bleu des Bleus. Une place que lui envie la Squadra Azzurra qui ne peut s'en prendre qu'à elle-même. Pour avoir refusé de jouer alors qu'elle avait le match en main et qu'elle menait 1-0, l'Italie s'est mise dans une situation inconfortable. Elle a craqué en quelques minutes devant la Croatie qui l'emporte 2-1. Il ne fait pas bon être favori dans cette Coupe du Monde. La France a donné le ton en s'inclinant devant le Sénégal. Ensuite, le Portugal a trébuché face aux Etats-Unis, avant que l'Argentine ne tombe de haut contre l'Angleterre. L'Italie, triple championne du monde, connaît, à son tour, une terrible désillusion. Dans le groupe G, la Squadra Azzurra s'est inclinée face à la Croatie, que l'on disait pourtant moribonde, 2-1 ! Un succès pour le moins inattendu, mais qui relance complètement la donne dans ce groupe. Virtuellement éliminés à 15 minutes de la fin du match, les Croates se sont relancés dans la course à la qualification. C'est le Mondial des surprises. Des surprises il y en aura encore pour le plus grand bien du spectacle et du suspense. En effet, la Suède, un peu considérée comme le maillon faible du groupe avant le début du tournoi, continue de poursuivre son petit bout de chemin, sans faire de bruit, et peut se contenter d'un nul contre l'Argentine pour son dernier match de poule pour se qualifier. Les Anglais, moribonds en seconde mi-temps contre la Suède (1-1), avaient, en fait, emmagasiné des forces pour ce derby de l'Atlantique Sud, affichant une rage de vaincre comme s'il s'agissait d'une finale de Coupe du monde. Les Argentins, qui ont, peut-être, péché par excès de confiance en raison de leurs victoires de 1986 et 98, sont bien entrés dans le match avant d'être pris à la gorge par un milieu de terrain anglais survolté. La défaite argentine, après celles de la France et du Portugal, constitue la troisième surprise d'une Coupe du monde sans pitié pour les favoris. Les Argentins vont, désormais, devoir cravacher à leur tour contre la Suède, mercredi prochain à Miyagi (Japon), tout autre résultat que la victoire les éliminant du premier Mondial asiatique, en cas de nul ou succès anglais devant le Nigeria.