A quand d'autres Lyès Salem, en Algérie? Encore une bonne nouvelle pour notre cinéma, particulièrement pour notre film-miracle Mascarades, qui n'a de cesse de poursuivre son chemin vers la lumière. Et ça tombe bien. L'Académie des Lumières a décerné à Mohamed Bouchaïb, le prix Lumière du meilleur espoir masculin pour son rôle de Khlifa dans le film Mascarades de Lyès Salem, lors d'une cérémonie qui s'est déroulée le lundi 19 janvier dernier à l'Auditorium de l'Hôtel de ville de Paris. Il était temps qu'on entende parler de notre jeune espoir qui monte et le voir récompenser à sa juste valeur. A l'instar des Golden Globes américains, les prestigieux prix Lumière sont décernés aux meilleurs artistes du cinéma français et francophone par la presse étrangère en poste à Paris. Par ailleurs, le film Mascarades qui a indiscutablement redoré le blason du cinéma algérien en glanant plusieurs prix a également été nominé par l'Académie des arts et techniques du cinéma dans sa 34e édition dans la catégorie meilleur premier film, la cérémonie des Césars sera retransmise par la chaîne française Canal+ en clair et en direct le 27 février 2009. Mascarades sera présent aussi au Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (Fespaco), Burkina Faso, où il concourra pour l'Etalon d'Or de Yennenga aux côtés de 20 autres longs métrages des quatre coins du continent africain. Un événement fort cette année, puisque le Fespaco fête ses quarante ans cette année. Mascarades, pour rappel, est l'histoire de cette Algérie endormie, symbolisée par cette jeune fille, Sarah Reguig atteinte de narcolepsie, soeur de Mounir Mekbel, un homme couard qui essaye de profiter de fausses situations pour arriver comme on dit et prendre sa place dans la société. Ce sera non sans des combines farfelues et burlesques qui amèneront le spectateur à rire à gorge déployée. Ce Mounir est admirablement campé par le réalisateur lui -même, Lyès Salem puisqu'il est de formation comédien. Mounir est soutenu par sa femme dans le film, alias Rym Takoucht, meilleur espoir féminin grâce à ce rôle aux Journées cinématographiques de Carthage. Mais la vague de fraîcheur viendra aussi de ce jeune Mohamed Bouchaïb, à la réplique détonante, non dénuée de charme qui fera face à Mounir et prendra le dessus sur le destin. Il est ici symbole de rénovation, de cette Algérie mobile, qui rêve patiemment avec amour et abnégation de s'en sortir et d'avancer. Etonnant parcours de ce film qui n'a de cesse de faire un sans-faute. Et même si l'Académie des Oscars, a lâché son verdict et ne l'a pas sélectionné, cela ne diminue en aucun cas sa valeur. Là où il passe, il rafle des prix. Ce sera difficile de faire mieux pour son prochain film. C'est à une barre très haute que se confronte d'ores et déjà, Lyès Salem qui, avec ce premier essai, frappe fort et réalise un coup de maître bien reçu en Algérie à sa sortie dans les 10 salles du pays. Idem en France où il enregistre de bonnes critiques. Valeur sûre, aujourd'hui dans le paysage cinématographique algérien, Lyès Salem crée l'exception. Il est hélas, le seul. A quand d'autres Lyès Salem, en Algérie?