Regroupés devant l'établissement, ces chérubins attendent la reprise de l'après-midi tout en essayant de tromper leur faim. La wilaya de Tizi Ouzou à travers ses hameaux et villages est convenablement couverte d'écoles primaires, les collèges étant généralement au niveau des chefs-lieux de commune et les lycées au niveau des daïras. En fait, l'administration a essayé de répondre, à travers l'étude de la carte scolaire, à la demande des populations. Aujourd'hui, les écoles de la région souffrent généralement d'une profonde ruralité et bien souvent les petits écoliers font face à plusieurs aléas qui rendent difficile leur cursus scolaire. Après une longue marche matinale à pied, ces écoliers des hameaux et villages arrivent à l'école souvent trempés par la pluie. Transis de froid, mouillés jusqu'aux os, ils essaient de suivre les cours en dépit de l'absence de chauffage. A midi, une autre galère. Ces chérubins se sustentent généralement avec un morceau de pain arrosé d'un verre de limonade. Bien des petits arrivent avec un morceau de galette souvent en orge et dure, accompagnée d'un oignon. Certes, dans plusieurs écoles primaires des cantines sont ouvertes mais c'est loin d'être le cas pour tous. Regroupés devant l'école, ils attendent la reprise de l'après-midi tout en essayant de tromper leur faim. Pire, le problème du ramassage scolaire reste d'actualité, du moins dans certaines communes. En effet, dans les petites communes reculées de la wilaya qui n'ont d'autre rente que les budgets accordés par l'Etat, le ramassage scolaire se fait d'une manière archaïque et dangereuse. Pour ne prendre que l'exemple de deux communes Aït Yahia Moussa et Maâtkas, le ramassage scolaire se fait dans des conditions souvent abracadabrantes. A Aït Yahia Moussa, cette commune frappée de profonde ruralité, les scolaires sont transportés dans des camions aménagés. Le service n'est pas du goût des parents et des élèves qui réclament des bus, question confort ce qui évidemment semble loin des possibilités de cette commune. La même situation règne à Maâtkas. Le ramassage scolaire existe certainement mais il semble loin de répondre aux attentes des concernés. L'Etat a fourni de gros efforts pour rapprocher l'école des élèves. Pratiquement, tous les grands villages possèdent leur école quand ce ne sont pas deux écoles à la fois, mais il faut dire que les centaines de villages et hameaux de la wilaya ont des demandes dépassant de loin les prévisions budgétaires les plus larges. Il reste que les enfants de certaines régions de la wilaya attendent que les autorités locales prennent des décisions en vue d'apporter un mieux à leur quotidienneté. Une démarche certes louable, mais encore faut-il que ces communes le peuvent!