Des commerçants semblent avoir trouvé la parade. Troquer le légal contre l'illégal. La motivation est toute simple. C'est que le marché informel échappe à l'imposition. C'est ce que nous a appris, hier, Boualem Mansour, membre du bureau de l'Union générale des commerçants et des artisans algériens (Ugcaa) d'Alger et de la commission de recours du fisc de la circonscription de Dar El Beïda, lors d'une conférence de presse organisée par la section de la wilaya d'Alger de l'Ugcaa et présidée par El Hadj Tahar Boulenouar, chargé de la communication et porte-parole de ladite section. Dans son intervention, Boualem Mansour n'a pas manqué d'exemples puisés du réel. Voici le plus frappant: «Un commerçant a perdu tout espoir de reprendre son activité le jour où il a appris qu'il devait la somme faramineuse de 1400 millions de DA aux impôts. La situation est telle que 2500 boulangers ont fermé boutique». Selon l'orateur, dans la wilaya d'Alger seulement, «il existe 35 à 40 marchés informels et 65 marchés officiels. Cela dit, l'informel envahit les espaces publics et cela nuit à la profession. A Bachdjarrah, les deux marchés légaux qui existent sont en train d'agoniser à cause de la prolifération des espaces de vente parallèle». D'autre part, Boualem Mansour a signalé: «Sur l'ensemble des 1.200.000 commerçants activant à l'échelle nationale, pas moins de 161.000 exercent à Alger.» Ces données mettent en exergue la nécessité de la sécurisation de l'activité commerciale. Pourtant, la question du «marché noir» a, longtemps, été posée et demeure, encore, d'actualité. Cependant, les solutions concrètes tardent à voir le jour. Pourtant, des propositions ont été avancées de la part de l'Ugcaa. Seulement, elles semblent ne pas avoir reçu l'écho escompté de la part des pouvoirs publics. Ainsi, en 2005, l'Ugcaa avait pointé du doigt une «mafia qui dirige le marché de gros des fruits et légumes» Ce constat étant fait, l'Ugcaa avait attiré l'attention des pouvoirs publics sur une réalité des plus inquiétantes à savoir que l'activité commerciale parallèle pèse «50% de l'invasion fiscale». Suite à cela, l'Ugcaa avait proposé aux autorités concernées, entre autres, de procéder à la fermeture des marchés informels et d'équiper les marchés légaux en infrastructures adéquates. A voir l'évolution des choses depuis l'année 2005, il apparaît que les sollicitations de l'Ugcaa sont restées lettre morte. Cette situation ne semble pas avoir entamé l'énergie des membres de cette organisation, du moins ceux du bureau d'Alger. En effet, selon Boualem Mansour: «La commission de recours de la fiscalité de la circonscription de Dar El Beïda, à laquelle j'appartiens, a eu a traiter pas moins de 1000 cas de recours. Ceci a permis d'alléger le travail de l'administration». Ainsi, l'Ugcaa veut se placer en partenaire de l'administration dans la lutte contre le marché informel. Seulement, cette dernière l'entend-elle de cette oreille?