Une conférence de presse autour du secteur commercial à Alger, les problèmes de fiscalité et le transport dans cette wilaya a été organisée, hier, par l'Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA). D'emblée, M. Zaber Abdenour, responsable de l'organique au sein de l'UGCAA et membre de la commission de recours de la wilaya d'Alger, a appelé les autorités concernées à impliquer les organisations et les représentants des commerçants dans les décisions prises, notamment en matière de législation qui, parfois, ne reflètent pas la réalité du terrain. «Ce qui lèse les commerçants.» Le conférencier citera l'exemple des opérateurs évoluant dans le secteur des matériaux de construction dont 99% connaissent actuellement de grandes difficultés, ou encore ceux des fast-foods. Concernant toujours les problèmes, M. Zaber évoquera l'anarchie totale dans laquelle évoluent les transporteurs privés qui sont au nombre de 4 000 au niveau de la capitale. Aujourd'hui, dira le conférencier, «notre sort est flou et c'est pour cela que nous voulons nous organiser de telle sorte que les transports atteindront un niveau d'organisation qui n'aura rien à envier à ceux des autres capitales du monde». Des propositions sont formulées et présentées à la direction des transports de la wilaya d'Alger. Elles consistent en la création de groupements de transport au niveau de toutes les stations qui permettront, entre autres, une tarification unique. M. Zaber a lancé un appel aux autorités concernées pour leur venir en aide dans cette démarche. Par ailleurs, l'intervenant a tiré la sonnette d'alarme concernant la situation des commerçants qui font face à une réelle concurrence déloyale de la part des marchands parallèles. S'appuyant sur les chiffres, M. Zaber dira qu'environ 35 à 40 marchés au niveau de la capitale sont des marchés informels contre 65 marchés officiels. Et de faire la proposition aux autorités d'organiser ces commerçants informels au niveau de marchés qui seront ouverts tous les jours et à tour de rôle dans les différentes communes de la wilaya, à l'exemple des marchés parisiens. Le conférencier n'a pas manqué de relever le problème des commerçants qui croulent sous le poids des impôts. Lui emboîtant le pas, M. Mansour Boualem, membre du bureau de wilaya de l'UGCAA et de la commission de recours des services des impôts d'Alger, a déclaré que beaucoup de commerçants «sont tellement découragés qu'ils préfèrent changer d'activité, tandis que d'autres n'arrivent même pas à se faire radier du registre du commerce en raison des impôts qu'ils cumulent depuis la décennie noire». Pour sa part, M. Derbah Zaïdi, son collègue au niveau de Dar El Beïda et après avoir présenté des chiffres selon lesquels 2 millions de personnes empruntent le transport en commun à Alger, soit 60% de la population, a indiqué qu'«il est nécessaire, aujourd'hui, de revoir les plans du transport dans la capitale pour permettre de desservir les nouvelles cités créées». Côté fiscalité, M. Derbah fera savoir qu'en l'espace de trois ans d'exercice dans la commission de recours au niveau de Dar El Beïda, pas moins de 1 000 cas de litige des commerçants ont été tranchés dont 341 l'année écoulée, 338 en 2007, et 451 en 2006. Enfin, il y a lieu de relever que les entrepreneurs de la commune de Rouïba présents à la conférence ont tenu à soulever «les problèmes d'impôts auxquels ils font face et l'absence de marchés octroyés plutôt à des étrangers qui font travailler la main-d'œuvre algérienne». Un de leur représentant dira que «le code des marchés actuel ressemble à un code pénal bis puisque beaucoup d'entrepreneurs n'arrivent plus à soumissionner». M. Zaber, pour expliciter davantage le problème, dira que sur 33 000 entrepreneurs de la wilaya d'Alger, 23 000 n'ont pas obtenu la qualification requise pour décrocher des marchés y compris les plus petits non pris en charge par les grands entrepreneurs. B. A.