Un responsable du Hamas à Ghaza, Ghazi al-Hamad, s'est prononcé hier contre le projet du chef du mouvement en exil, Khaled Mechaâl, de créer une alternative à l'OLP, reconnue par la communauté internationale comme le représentant légitime des Palestiniens. «Personnellement, je n'admets pas qu'il y ait davantage de divisions entre les Palestiniens (...). Il faut retrouver le langage de l'unité», a déclaré M.Hamad sur la chaîne de télévision Al Jazeera. Ancien porte-parole et considéré comme un «modéré» du Hamas, il a souligné qu'il exprimait un point de vue personnel et non celui de la direction du mouvement islamiste. Il était interrogé sur l'annonce par Khaled Mechaâl, mercredi à Doha, de son intention de mettre en place avec d'autres factions radicales une nouvelle structure «représentant les Palestiniens à l'intérieur et dans la diaspora», à la place de l'Organisation de libération de la Palestine, la centrale dirigée par le président Mahmoud Abbas, également chef du Fatah, le mouvement rival du Hamas. «Le problème, ce n'est pas l'OLP. Il y a un problème d'institutions de sécurité, de système politique palestinien et de tous les aspects de notre vie», a commenté M.Hamad. Pour lui, la solution réside dans une reprise du «dialogue national, qui peut régler tous les problèmes en suspens». «La scène palestinienne n'a pas besoin de davantage de dissensions» qui, a-t-il averti, porteraient «un coup fatal» à la création d'un Etat palestinien. «Le peuple palestinien en a marre des divisions», a conclu M.Hamad. L'OLP regroupe les principaux mouvements nationalistes palestiniens et chapeaute l'Autorité palestinienne. Elle est dominée par le Fatah, et le Hamas, qui contrôle la bande de Ghaza depuis un coup de force de juin 2007 contre le Fatah, n'en fait pas partie. Un dirigeant d'un autre mouvement radical de Ghaza, le Jihad islamique, a totalement rejeté le projet d'une organisation remplaçant l'OLP, à laquelle son groupe n'appartient pas. «Nous ne sommes pas pour l'annulation de l'OLP (...) ou pour la création d'une alternative», a affirmé Khaled Al-Batch dans une déclaration diffusée hier par Al Jazeera. En revanche, a-t-il ajouté, «nous sommes pour une réactivation (de l'OLP) et sa réforme sur la base des impératifs de la situation actuelle des Palestiniens vivant sous occupation». Enfin, un membre du bureau politique du Front démocratique de libération de la Palestine (Fdlp), Ramzi Rabah, était aussi réservé sur l'idée du chef du Hamas. «Parler d'alternative à l'OLP va à l'encontre de l'unanimité nationale et populaire exprimée après l'agression de Ghaza et prônant l'unité» face à Israël, a-t-il dit sur Al-Jazeera. La question de l'OLP est prévue à l'ordre du jour «du dialogue national global, que l'on tente d'organiser dans les plus brefs délais», a ajouté ce responsable du Fdlp, dont le groupe est membre de l'OLP.