Un influent dirigeant du Hamas dans la bande de Ghaza, Mahmoud Zahar, a déclaré, dimanche, que ce mouvement voulait préserver l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), prenant le contre-pied des appels du Hamas en exil à remplacer cette organisation. « Nous voulons préserver l'OLP et ses structures même si nous sommes opposés à son programme », a dit le dirigeant palestinien. « Nous voulons adhérer à l'OLP », a souligné M. Zahar dont le mouvement conteste le programme de la centrale palestinienne qui a été modifié après les accords israélo-palestiniens d'Oslo en 1993. Le Conseil national palestinien (CNP), Parlement de l'OLP, avait amendé cette charte en 1996 pour reconnaître Israël. L'OLP, qui regroupe les principaux mouvements nationalistes palestiniens, notamment le Fatah et les Fronts – populaire et démocratique – de libération de la Palestine (FPLP et FDLP), est reconnue dans le monde comme « l'unique représentant légitime » du peuple palestinien. Le chef du Hamas en exil à Damas, khaled Mechaâl, a appelé ces dernières semaines à créer une nouvelle structure représentant « le peuple palestinien à l'intérieur et dans la diaspora ». « L'OLP est une maison (...) dont les institutions ont perdu leur légitimité depuis de longues années. Ces institutions sont contraires à la résistance et sont illégales », a dit, vendredi, M. Mechaâl. Le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, avait jugé « totalement inacceptable » l'appel de M. Mechaâl. L'OLP est dirigée depuis 2004 par M. Abbas, chef de son comité exécutif et du parti Fatah, rival du Hamas. L'organisation chapeaute l'Autorité palestinienne, instaurée le 1er juillet 1994 au retour du chef de l'OLP, Yasser Arafat à Ghaza, en terre palestinienne, après 27 ans d'exil. Le Hamas, qui contrôle la bande de Ghaza, ne fait pas partie de l'OLP et exige pour y adhérer d'avoir une représentation reflétant son poids politique dans les territoires palestiniens. Mais hier, ce mouvement accusait les services de sécurité de l'Autorité palestinienne d'avoir torturé à mort l'un de ses membres détenu en Cisjordanie et dont le « suicide » avait été annoncé la veille. Le porte-parole du Hamas, Fawzi Barhoum, a affirmé dans un communiqué que le détenu, Mohammad Al-Haj, 30 ans, avait « été torturé à mort » dans une prison de la Sécurité préventive à Jénine, dans le nord de la Cisjordanie. La Sécurité préventive a indiqué qu'Al-Haj avait été arrêté le 6 février, sans préciser les raisons de sa détention. Le Hamas accuse les services de sécurité de l'Autorité palestinienne de détenir « des centaines » de ses membres en Cisjordanie. Un membre de la direction politique du Hamas, Raafat Nassif, a affirmé que son mouvement ne participerait pas à un dialogue de réconciliation avec le parti Fatah du président palestinien Mahmoud Abbas, prévu en principe le 22 février au Caire, avant la libération de ces détenus.