«Il faut construire le modèl algérien et ne pas importer de manière brutale», ont suggéré les experts. L'Aita (Association algérienne des technologies de l'information et de la communication) a organisé, hier, à Alger, une conférence sur la sécurité informatique, qu'ont animée M.Bruno Deschamps et Fayçal Mechri, deux conférenciers experts. Ayant pour titre «La bonne segmentation et la juste protection de l'information comme levier du développement de la société de l'information», la rencontre a abordé la sensible problématique de l'identification numérique et de l'accès aux informations. Le thème de la conférence a donc été centré sur la nécessité, en Algérie, de construire la confiance dans la société de l'information (Etat, administration, citoyens, entreprises) de même qu'il a porté sur l'indispensable différence à faire entre l'information à protéger et celle à partager. Un riche débat s'en est suivi et les orateurs ont souligné que l'usager doit être au coeur de cette problématique, où la confiance est le mot-clé. «Il faut instaurer cette confiance et mettre en ligne des services», ont-ils martelé. Les conférenciers ont alors précisé que la sécurité informatique est d'abord une question de culture, non sans ajouter que cette dernière se doit d'être chapeautée par une autorité de régulation indépendante. Ils ont toutefois nuancé le fait que 80% de l'information circulant sur le Web peuvent être publics et que seuls 20% pourraient être revêtus du sceau du secret. En ce sens que toutes les informations comportant des statistiques et des données de synthèse peuvent être divulguées, contrairement à celles qui comportent des renseignements personnels ou relevant du secret défense, par exemple. Dans cette quête de protection et de filtrage de l'information, société civile et Etat sont appelés à conjuguer leurs efforts. Autrement dit, la construction de la société de l'information n'est pas la seule affaire du gouvernement mais celle de tous les acteurs. Néanmoins, les experts ont appelé à prendre exemple sur l'Europe, en enrichissant le Code pénal par des textes qui pénalisent le délit numérique. «Il faut établir l'instrument juridique afin de permettre un dépôt de plainte et dans des délais acceptables de réaction en Algérie», ont-ils préconisé. Abordant le projet de la e.algerie 2013, voulu par les plus hautes autorités de l'Etat, les orateurs ont invité à déployer une politique volontariste afin d'atteindre cet ambitieux projet. «Il faut mettre le pied à l'étrier et pénétrer tout de go le e.monde!», ont-ils insisté tout en ajoutant que l'Algérie se doit de rejoindre, confiante, l'aventure du monde numérique, et ce, d'autant que de nouveaux models restent à mettre en oeuvre. En effet, ils ont signifié que la crise financière aura mis en cause bien des models dominants, et que l'Algérie a aujourd'hui cette chance unique de mettre en place son propre model. La construction de la e.algerie doit s'adjuger toutes les énergies existantes et imaginables, ont poursuivi les invités de l'Aita, notamment la diaspora algérienne qu'il s'agit de toucher à travers le tissu consulaire et d'intéresser par la suite.