Son opposition interne et son inexpérience médiatique ont joué contre lui. Après avoir jeté un coup d'oeil sur la liste du staff du candidat Bouteflika à la présidentielle 2009, on se rend compte du fossé qui sépare les trois représentants de l'Alliance présidentielle, notamment entre le MSP considéré comme islamiste modéré et les partis républicains que sont le FLN et le RND. Si le RND et le FLN sont bien représentés dans le staff de campagne du candidat Bouteflika, en revanche le MSP ne l'est pas, ce qui risque de peser lourd dans l'échiquier politique après la présidentielle. Le FLN et surtout le RND ont toujours exprimé leur soutien et leurs voix au candidat Bouteflika. Le meilleur exemple, c'est Ouyahia qui déclarait au premier temps de la campagne qu'«il mettrait au service du candidat Bouteflika toute la machine du RND».C'est chose faite puisque les meilleurs cadres sont déjà retenus dans la composante de l'équipe de campagne du Président. Et sur ce plan, le MSP n'a pas été gâté. Car le rôle d'un staff, c'est la communication et sur ce plan le MSP n'est pas le meilleur parti pour servir le candidat Bouteflika. Dans le courant de ce parti, plusieurs cadres s'étaient même opposés au soutien de la candidature de Bouteflika et cela contre l'avis de leur président Bouguerra Soltani qui a toujours affiché sa fidélité au Président Bouteflika. Bouguerra Soltani est en train de payer justement le prix de cette opposition en étant exclu du staff de campagne du candidat Bouteflika. En fait, les cadres du MSP ne s'opposent pas à Bouteflika mais ils sont favorables à une candidature du MSP à la présidentielle 2009. C'est le cas notamment des plus hauts cadres du MSP comme Menasra, Mokri ou encore Saïdi, tous membres du bureau exécutif du parti. En tout cas, même durant la présidentielle de 2004, les cadres du MSP n'étaient pas dans le staff, mis à part quelques apparitions de Noureddine Aït Messaoudène, le bras droit de Soltani ou encore Abdelawahab Derbal, l'ancien ministre proche d'En Nahda, auquel on faisait appel quand il s'agissait de contrer les cadres de Djaballah en course à l'époque dans la présidentielle contre le candidat Bouteflika. Mais les cadres du MSP n'ont jamais été autorisés à pénétrer au deuxième étage de la villa de Hydra où était installé le PC de campagne du candidat Bouteflika. Or, le deuxième handicap du MSP, c'est sa défaillance en communication internationale. Même si le MSP possède d'excellents orateurs tels que Chenine ou encore Mokri, leur incapacité à s'exprimer face aux médias internationaux notamment français, pose réellement problème. Un exercice auquel sont plus habitués Hamraoui Habib Chawki, qui possède surtout son carnet d'adresses des médias internationaux et la diplomatie de Sellal ou de Khomri, qui arrivent à mieux capter les questions et surtout à mieux faire passer le message à l'extérieur. Trop radical dans son discours, peu communicatif en international et surtout peu décrédibilisé sur l'internationale islamiste, le MSP n'est pas la bonne carte sur le plan de la communication. En revanche le MSP, très introduit au niveau des télévisions arabes, pourrait jouer l'intermède entre le staff de campagne de Bouteflika et Al Jazeera, participant au passage à des débats pour améliorer l'image de l'Algérie auprès de cette chaîne et surtout donner de la voix à une élection sans véritable choc politique.