La scène politique nationale s'emballe. Depuis l'annonce par le président de la République du projet de révision constitutionnelle et son adoption par le Parlement, le 12 novembre dernier, l'activité partisane s'est intensifiée. Les formations politiques multiplient les déclarations médiatiques et autres rencontres avec leurs militants, donnant un avant-goût de ce que sera la campagne pour le prochain rendez-vous électoral, la présidentielle d'avril 2009. Certains n'ont même pas attendu le coup d'envoi de cette campagne, qui n'interviendra pas avant quelques mois, pour s'inscrire déjà dans l'un des clans qui devraient figurer dans la course. Avant même qu'il n'ait annoncé son intention de briguer un troisième mandat, le chef de l'Etat est sollicité pour le faire par les deux principaux partis de l'Alliance présidentielle, le Front de libération nationale (FLN) et le Rassemblement national démocratique (RND). Placées dans une sorte de concurrence au service de la même candidature, les deux formations annoncent, chacune de son côté «à qui mieux mieux», leur intention d'œuvrer dans ce sens. Mercredi dernier, c'est le parti du Président qui a déclaré se mobiliser dès maintenant pour mener la campagne. S'étant démené pendant plus d'une année pour préparer le terrain de la révision constitutionnelle qui permettrait à Bouteflika de briguer un troisième mandat, le FLN, par la voix de son secrétaire général, Abdelaziz Belkhadem, a pris le soin d'annoncer la candidature pour la magistrature suprême du candidat sortant. Avant lui, le secrétaire général du RND, déclarait, la veille de l'adoption par le Parlement de ladite révision constitutionnelle, que «la machine électorale» de son parti allait être mobilisée pour le compte de cette candidature. Jeudi dernier, c'est le porte-parole du parti, Miloud Chorfi, qui invitait depuis El Bayadh, l'actuel locataire d'El Mouradia, à se porter candidat. Cette double «offensive» tranche, du moins dans la forme, avec l'attitude de l'autre parti composant l'Alliance présidentielle, le Mouvement pour la société et la paix (MSP). Son président, Bouguerra Soltani, qui avait déclaré jeudi dernier à Bouira «promouvoir l'alliance et le partenariat politique», n'a pas évoqué un quelconque soutien de sa formation politique à Bouteflika, ni d'ailleurs le candidat qui représenterait le parti islamiste à la prochaine bataille électorale. Il faut dire que Soltani est plus préoccupé à gérer l'urgence interne qui l'interpelle, à savoir resserrer les rangs de ses militants autour de sa personne, compte tenu du vent de dissidence qui secoue le parti depuis quelque temps. La secrétaire général du Parti des travailleurs (PT), Louisa Hanoune, ne semble pas vouloir afficher ses intentions électoralistes de sitôt et s'indigne même contre «la pression» dont fait montre le duo FLN-RND pour la réélection de Abdelaziz Bouteflika. Le président du Front national algérien (FNA), Moussa Touati, a, quant à lui, d'ores et déjà exhorté les citoyens à «s'inscrire sur les listes électorales et à participer massivement à la prochaine élection présidentielle pour une révolution et un changement par les urnes». Ce dernier, rappelons-le, a été le premier à annoncer sa candidature, il y a plusieurs mois, pour la présidentielle de 2009. M. C.