«C'est une petite épine dans les relations franco-algériennes», a déclaré Djamel Ould Abbès. Alger gronde contre Paris. L'inculpation du diplomate algérien Mohamed Ziane Hasseni suscite toujours des réactions officielles. L'inculpation du diplomate algérien est qualifiée d'une «petite épine dans les relations franco-algériennes», par le ministre de la Solidarité nationale confirmant ainsi les déclarations du Premier ministre Ahmed Ouyahia. «C'est certain que l'affaire Hasseni est une affaire préoccupante, d'abord parce que c'est une injustice et, ensuite, parce que les délais commencent à devenir excessifs», a affirmé Ahmed Ouyahia lors d'un point de presse tenu au mois de décembre 2008, écartant toutefois l'existence, pour l'instant, d'une crise dans les relations algéro-françaises. «C'est une petite épine dans les relations franco-algériennes. C'est un problème qui commence à parasiter les relations entre nos deux pays», a assuré hier Djamel Ould Abbès devant la presse en recevant le député socialiste français Jean-Noël Guérini en voyage officiel en Algérie. Sur sa lancée, Djamel Ould Abbès a révélé que le «test ADN subi par Mohamed Ziane Hasseni s'est révélé négatif». Le diplomate avait accepté de se soumettre à des tests ADN pour prouver son innocence. Le test ADN était destiné à comparer l'ADN de M.Hasseni avec celui trouvé sur les trois douilles de balles retrouvées par les enquêteurs sur les lieux de l'assassinat de l'avocat et opposant Ali Mecili. Le diplomate algérien a également subi une expertise graphologique. M.Hasseni avait été interpellé le 14 août dernier à l'aéroport de Marseille puis inculpé de «complicité d'assassinat» dans le cadre du meurtre de Ali Mecili assassiné par balles le 7 avril 1987 à Paris. Placé sous contrôle judiciaire, M.Hasseni, responsable du protocole au ministère des Affaires étrangères algérien, a toujours clamé son innocence et affirmé être victime d'une homonymie. Une innocence que Paris refuse d'admettre en dépit de la «réprobation» exprimée au Quai d'Orsay par Mourad Medelci, ministre des Affaires étrangères, lors de son passage à Paris. Mourad Medelci avait même accusé Paris de «retenir en otage l'un des meilleurs diplomates algériens». Devant cet entêtement, Djamel Ould Abbès avait alors haussé le ton à partir de Paris-même en interpellant directement le gouvernement français sur les conséquences qui pourraient découler de cette affaire sur les relations bilatérales. M.Ould Abbès, sur un ton courroucé, avait alors menacé la France des «pires représailles» économiques, rappelant que l'Algérie n'était pas une «République bananière» mais un «Etat souverain et jaloux de sa souveraineté». «Il n'y aura pas de procès car le diplomate algérien est innocent», avait prévenu Djamel Ould Abbès sur un ton ferme. Certes, à Paris on reconnaît que l'affaire Hasseni «pollue» les relations algéro-françaises sans pour autant faire le moindre geste pour lever le voile derrière le fallacieux prétexte «le gouvernement n'a aucune prise sur une procédure judiciaire».