Ils sont poursuivis pour faute professionnelle ayant entraîné la mort d'un patient sans intention de la donner. L'affaire Boutache de la ville d'Ouzellaguen revient au-devant de la scène publique. Le verdict rendu par le tribunal de première instance de Béjaïa n'a pas agréé la demande de l'épouse du défunt. Elle décide de poursuivre son combat. Seuls deux médecins sur les six incriminés et également sanctionnés par la commission de discipline du Conseil de l'ordre régional des médecins, en date du 23 avril 2008, ont été condamnés à un an d'emprisonnement avec sursis assorti d'une amende de 20.000 dinars. L'épouse du défunt a fait appel. Le procès aura lieu, selon ses dires, le 17 mars 2009. Les faits remontent au début du mois de février de l'année 2008. Madame Boutache accompagnait son époux Azzedine, souffrant de douleurs abdominales, une constipation et des difficultés à uriner, à l'hôpital Khellil- Amrane sur conseil de son médecin traitant. Il y laissera la vie. Décidée à se battre pour connaître la vérité et, surtout, pour que «ces pratiques cessent à jamais dans nos hôpitaux», déclarait à l'époque Athmane, le jeune frère du défunt en précisant que leur frère, Azzedine, âgé de 37 ans, est décédé le 2 février, à l'hôpital Khélil- Amrane de Béjaïa à cause d'une prise en charge tardive. Après une consultation chez un médecin privé et sur les conseils de ce dernier, «nous nous sommes rendus à l'hôpital. Sur place, nous avons eu droit à un examen. Les analyses ont conclu à une hospitalisation», a ajouté l'épouse du défunt. Ausculté le lendemain, le médecin chargé du service décida d'une intervention chirurgicale. «Toutes les échographies et analyses effectuées sur le malade confirment l'urgence de l'intervention», affirmait-on encore. Alors que la famille s'attendait à une intervention d'urgence après ce qu'ont révélé les analyses, commencèrent les tergiversations qui conduiront, par la suite au décès. Outre la constitution d'une commission d'enquête interne, l'épouse Boutache a saisi la direction de la santé de la wilaya. Elle a, par ailleurs, déposé plainte auprès de la justice. La recherche de la vérité, la part de responsabilité de tous ceux qui ont eu à intervenir dans le cas de Azzedine, sont autant de raisons qui motivent la famille. «Nous savons que nous n'allons pas récupérer Azzedine, Allah Yarhamou, mais nous voulons que ces pratiques cessent à jamais dans nos hôpitaux et nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour que la vérité éclate», conclut Athmane, le frère du défunt. Hier, c'est l'épouse qui nous a rendu visite. Les larmes aux yeux, elle explique que le verdict n'est pas à la hauteur de la faute commise. Aujourd'hui, elle vit seule avec sa fille de 2 ans et demi avec une pension mensuelle de 10.000 dinars.