Oran est malade de son environnement. La pollution industrielle est à l'origine des maux qui rongent plusieurs localités. Le cas de la petite bourgade de Hassi Ameur dans la commune de Hassi Bounif, à l'est d'Oran, est édifiant. Nuisances sonores, saletés et déversement des eaux usées, sont autant d'éléments polluants causant des maladies aux populations locales. Les habitants de Hassi Ameur tirent la sonnette d'alarme. Cette petite localité de 1000 âmes vit au quotidien le calvaire en raison des rejets industriels accompagnés d'odeurs nauséabondes. Des flaques d'eau polluée stagnent dans les rues du petit hameau. En plus des rejets industriels, les canalisations sont dans un état de dégradation avancé. En outre, la localité est devenue le carrefour des canalisations venant des autres villages limitrophes. Au moins une cinquantaine d'usines sont établies au niveau de la zone de Hassi Ameur. La tannerie est dominante. Cette fabrique ajoute son lot de déboires. Pourtant, toute activité industrielle polluante est réglementée. «On s'en fout pas mal de l'environnement» disent plusieurs spécialistes. L'industrialisation de la région a été menée à une cadence vertigineuse sans se soucier des normes régissant l'environnement, ajoutent-ils. La wilaya d'Oran a, pour sa part, mis l'accent sur la nécessité d'être en harmonie avec l'environnement. Le mal est fait. Les réparations exigeront inéluctablement d'amples efforts et des dépenses supplémentaires alors que la réglementation est claire. «Toute fabrique devant s'installer doit, au préalable, mettre en oeuvre les paramètres nécessaires pour protéger l'environnement», affirme-t-on. Aussi, pour des raisons inexpliquées, le recouvrement des taxes environnementales est insignifiant.