C'est pour la quatrième fois consécutive que le procès de la dilapidation de deniers publics, remontant au temps de la gestion de l'ex-DEC sous le règne de l'ex-wali Bachir Raho, vient d'être reporté. Dans cette affaire de détournement de 1,47 milliard de dinars, sont mis en cause l'ex-Dec de la commune de Béjaïa, l'ex-Dal, l'ex- Drag, l'ex-chef de daïra inculpés au titre de représentants de l'administration et quelque 26 chefs d'entreprise. Le report fait suite à l'appel introduit auprès de la Cour suprême par trois des accusés récusant les chefs d'inculpation retenus contre eux. Que cherche-t-on par ces reports répétitifs, abusifs et inexpliqués? Cherche-t-on réellement à dépasser les dates de prescription pour classer l'affaire définitivement? L'enquête entamée depuis 1998 n'a-t-elle pas trop duré? Existe-t-il une volonté réelle pour en finir avec cette affaire? Le verdict, somme toute, est tombé depuis belle lurette, mettant fin à la fonction de l'ex-wali, du Dal et L'ex-Dec et écartant les autres représentants de l'administration. Si le premier, en sa qualité de premier magistrat de la wilaya, et qui exerce actuellement au niveau de l'Eplf d'Oran s'en est sorti relativement indemne, les deux suivants se sont vu signifier des fins de fonctions. Cependant, beaucoup de zones d'ombre entourent cette affaire dans le fond et dans la forme. Sinon, quelle explication donner à la non-citation, à la non-convocation et a la non-audition de l'ex-wali, Bachir Raho, qui a pourtant approuvé lesdits marchés à l'origine du scandale? Les zones d'ombre se situent autour de quelques remarques et questionnements. Quelle est la responsabilité des services techniques en charge de la conformité des travaux en qualité et en quantité? Quelle est la responsabilité des services techniques de l'APC, pourtant partie prenante dans la réalisation et le suivi des projets en parallèle avec les services de l'urbanisme et de la construction? Si la non-conformité est réellement établie et prescrite, alors pourquoi le payement des entreprises par voie de justice et surtout, pourquoi la restitution des 10% de retenue de garantie? En effet, le paiement par voie de justice et la restitution des 10% de retenue de garantie ne peuvent être engagés sans les procès-verbaux de réception définitive, ce qui rejette de facto l'accusation de non-conformité. De ce fait, cette affaire risque de connaître d'autres rebondissements Pour rappel, lesdits marchés conclus de gré à gré ont concerné les constructions scolaires, les logements sociaux, l'alimentation en eau potable, l'assainissement, la voirie (routes et trottoirs), et les aires de jeu, et ont été passés et conclus à des prix, fermes, non révisables, et non actualisables en TTC. Quel rôle devaient jouer les ingénieurs de suivi de l'APC et les différentes commissions de l'Etat (subdivision) de l'hydraulique, des travaux publics, de l'urbanisme et de construction? Par ailleurs, en ne fixant pas la date du prochain procès, on laisse la porte ouverte à toutes les spéculations.