«C'est un outil technique efficace pour la préservation de la mémoire nationale», ont affirmé jeudi les spécialistes. La collecte et la préservation du patrimoine culturel et littéraire national au profit des générations présentes et futures ne peut se faire sans la maîtrise technique et scientifique du dépôt légal qui comporte le recensement des publications en Algérie, ont affirmé jeudi à Alger des chercheurs en bibliothéconomie. Le directeur par intérim de la Bibliothèque nationale algérienne (BN) a indiqué, lors de la Journée d'étude sur le dépôt légal et le numéro international normalisé du livre, que son institution en tant que banque centrale d'informations nationales joue un rôle pivot en matière d'organisation, soulignant «la nécessité de mettre en place les conditions nécessaires pour ce faire», notamment le recours aux technologies modernes. La responsable du service du dépôt légal à la BN, Mme Ghouni Hayat a, de son côté, affirmé que cette institution, dépositaire de tous les documents et supports publiés en Algérie tel que stipulé dans la loi (ordonnance 16-96 du 02 juillet 1996) n'a recensé entre 1963 et 2007 que 32.331 livres publiés, dont 16.467 titres en arabe et 15.854 en français. La BN, a-t-elle ajouté, «n'a pas accompli cette tâche de façon globale depuis l'indépendance, faute de cadres juridiques et ce, durant 20 ans (1975-1995)», précisant que la BN met les documents à la disposition d'un large public, constitué essentiellement d'étudiants et de chercheurs pour faire connaître la production livresque nationale. Cet aspect, a-t-elle précisé, confirme l'importance du dépôt légal qui est, selon elle, «une procédure obligatoire pour toute personne morale ou physique détenant une production intellectuelle ou artistique destinée au grand public». Les éditeurs, les imprimeurs, les producteurs, les importateurs et les écrivains qui publient leurs ouvrages à compte d'auteur doivent se conformer au dépôt légal pour tout type de documents imprimés, sonores, ou médiatiques (livres, revues, thèses universitaires, publications, brochures, scénarios cinématographiques et télévisuels outre les pièces de théâtre, les cartes géographiques, les timbres, les cartes postales, les partitions musicales,etc.). Mme Ghouni a souligné que tous les documents dont la nature ou la fonction ne correspondent pas aux objectifs tracés sont refusés. Les éditeurs de livres, les producteurs et les écrivains, a-t-elle dit, doivent déposer 04 exemplaires à la BN, les imprimeurs 02 exemplaires, les distributeurs des documents imprimés et audiovisuels (01 exemplaire) et de même pour les producteurs de logiciels et de cassettes. La loi punit toute infraction volontaire aux dispositions de la loi qui prévoit une amende allant de 30.000 à 50.000 DA aux contrevenants, selon la nature et la valeur des documents déposés. Chaque déposant, a-t-elle poursuivi, «doit normaliser sa situation envers la Bibliothèque nationale au sujet de la production intellectuelle et artistique publiée et ce, dans un délai n'excédant pas trois ans», affirmant que la BN opte pour le règlement à l'amiable du retard du dépôt légal avec les professionnels chargés de l'industrie du livre. Mme Rahima Slimane, professeur en bibliothéconomie à l'université d'Alger, a dans le même cadre, souligné l'obligation de l'utilisation du numéro international normalisé du livre (Isbn) imposé en 2007 et composé de 13 chiffres. Ce numéro, a-t-elle dit, contribue à recenser et à enregistrer tous les travaux intellectuels et artistiques dans la bibliographie nationale que la BN présente annuellement, soulignant que «tout travail qui ne comporte pas ce numéro prive son auteur de la protection de ses droits intellectuels».