Le rôle de la communication dans la préservation et la perpétuation du patrimoine culturel a été mis en exergue dans une communication donnée hier par l'universitaire Ahmed Bedjaoui au Centre national de recherches en préhistoire, anthropologie et histoire (Cnrpah, Alger), à l'occasion de la célébration du Mois du Patrimoine. Ahmed Bedjaoui estime que «seuls des réseaux comprenant les professionnels, la société civile et des journalistes engagés dans la préservation de ce patrimoine peuvent constituer une bonne base pour une communication efficace dans la promotion et la préservation du patrimoine». «L'utilisation des nouvelles technologies numériques est censée rendre les collections et les expositions plus interactives et plus accessibles au large public», a-t-il souligné, et d'ajouter : «Elles offrent, à cet égard, des possibilités illimitées de captation, de conservation et de communication du patrimoine tant matériel qu'immatériel.» «Elles permettent à présent de fondre l'immatériel dans un matériel virtuel, d'enregistrer des savoir-faire par la vidéo numérique, de rendre les éléments intangibles visibles et de faire de la visite muséale une expérience multimédia et sensorielle», a-t-il relevé, citant comme exemple l'exposition consacrée, lors du 2e Festival culturel panafricain d'Alger, aux onze chefs-d'œuvre africains du patrimoine culturel immatériel. L'intervenant a, en outre, cité l'apport de la photographie, «cet objet anthropologiquement nouveau» qui allait révolutionner notre relation «présentielle» au monument. «La photographie a profondément modifié notre relation au patrimoine culturel. A partir de la fin du XXe siècle, l'image cinématographique, relayée plus tard par les vidéogrammes, a largement contribué à changer notre vision iconographique du monde», a relevé le conférencier, estimant que l'accumulation d'œuvres filmiques ou télévisuelles «a atteint un tel niveau que le patrimoine audiovisuel est devenu un enjeu majeur de notre mémoire collective». «On peut affirmer que la notion de patrimoine culturel a vu son champ s'élargir considérablement au point d'englober les outils eux-mêmes, dont la photographie, l'audiovisuel et bientôt les nouvelles technologies de la communication», a conclu M. Bedjaoui.