Avec son rythme d'enfer, Manchester United semble intouchable. Mercredi dernier, Manchester United a battu Fulham (3-0) en match en retard. Les Mancuniens, longtemps dans la position du chasseur, comptent désormais cinq longueurs d'avance sur Liverpool, deuxième. A treize journées de la fin, MU a pris un avantage conséquent sur ses poursuivants. Définitif? Sans doute. Maître absolu du suspense cinématographique, Alfred Hitchcock n'a pas d'égal en matière de football. Dommage. la Premier League aimerait compter sur un conteur d'exception, tel que le regretté réalisateur des Oiseaux ou de Fenêtre sur cour, pour faire croire à ses millions d'adeptes que le Championnat d'Angleterre ne s'est pas joué mercredi soir à Old Trafford. Vainqueur dans un fauteuil de Fulham (3-0) en match en retard de la 3e journée, Manchester United a pourtant mis une claque à ses poursuivants plus ou moins directs. A treize journées de la fin et alors que trente-neuf points restent à distribuer, les Red Devils ont pris cinq longueurs d'avance sur la concurrence et leur principal poursuivant, Liverpool. La route est dégagée. Impériaux depuis la mi-novembre, les Mancuniens tournent à une moyenne de 2,71 points depuis leur dernier revers, le 8 novembre à Arsenal (2-1). Quatorze matches de championnat, douze victoires et...zéro but encaissé, Manchester United écrase tout sur son passage. Personne ne résiste réellement. Mis à part peut-être Liverpool. Et encore...Si les Reds ne perdent pas, ceux-ci ont laissé filer trop de points cet hiver face aux seconds couteaux du Royaume que sont Fulham, West Ham, Hull City ou encore Wigan. Quoi qu'il en soit, les Reds de Rafael Benitez sont les derniers adversaires capables de ravir le titre national aux champions d'Europe 2008. Aston Villa (3e à huit longueurs), Chelsea (4e à dix points) et bien évidemment Arsenal (5e, quinze points derrière) peuvent se concentrer sur des objectifs annexes. Sir Alex Ferguson ne dira pas le contraire: «La course au titre va désormais se jouer entre nous et les Reds», assure l'Ecossais, même s'il «regarde toujours avec attention Aston Villa.» Qualifié pour les huitièmes de finale de la Ligue des Champions où il affrontera l'Inter, le club détenu par le milliardaire américain Malcolm Glazer pourrait bien perdre quelques plumes sur le front européen. Surtout s'il va aussi loin que la saison dernière. Pour autant, Liverpool et compagnie n'ont guère à se réjouir. Eux aussi sont concernés par les joutes continentales (ndlr: Aston Villa est qualifié en Coupe de l'UEFA). Bref, Manchester United, son attaque de feu, sa défense imperméable, fonce tout droit vers sa 18e couronne nationale. Ajoutez à cela que le calendrier à venir parle aussi pour les Red Devils. Certes, il leur reste à affronter Liverpool, Arsenal et Aston Villa d'ici la fin de la saison. Mais Liverpuldiens, Gunners et Villans viendront tous à Old Trafford. Le ciel est bleu sur Manchester et un scénario tel que celui de 1998 parait inimaginable. Ferguson y fait tout de même allusion. «Il peut se passer beaucoup de choses. Rappelez-vous que nous avions douze points d'avance sur Arsenal en 1997/1998. Nous avions pourtant perdu le championnat», se souvient l'Ecossais anobli. Cette saison-là, Manchester United avait craqué sous le poids des blessures. Une situation que Ferguson n'imagine pas revivre en 2009: «Avec l'équipe que l'on a aujourd'hui, on peut composer avec les blessures, comme ce fut le cas ces dernières semaines.» Plus que jamais, l'Angleterre est aux pieds de Manchester.