Aït Yahia Moussa est une commune sise des deux côtés de la RN 25 qui traverse le chef-lieu en formant son avenue principale, Elle fait partie de la daïra de Draâ El Mizan et est à environ à dix-sept kilomètres au sud-ouest de Draâ Ben Khedda, commune pauvre, frappée d'une profonde ruralité. Aït Yahia Moussa peine à atteindre les rives du développement. Elle manque de tout sauf de l'essentiel comme la route et aussi l'eau potable qui sont tout de même disponibles n'étaient ces coupures d'eau qui souvent durent, notamment en été, et aussi certaines routes qui sont «très mal entretenues». Aït Yahia Moussa a un passé dont elle peut être fière, commune natale de Krim Belkacem, le lion des djebels, des colonies de martyrs et dans la commune voisine, le lieu de naissance du chahid colonel Ali Mellah. La région qui a servi de refuge aux bataillons de la glorieuse ALN vit le présent en s'accrochant solidement au passé et surtout en rêvant d'un meilleur devenir. Si au niveau du chef-lieu on trouve finalement le téléphone, un cybercafé et un stade municipal, il reste que dans les villages, hormis l'eau qui coule de temps à autre des robinets, la fée électricité qui éclaire les chaumières et la route qui mène aux villages les flancs ouest et est qui forment la commune et leurs villages et hameaux qui s'accrochent à ces collines aux terres schisteuses et mai-gres, dont seul l'olivier est la parure, des oliviers qui ont payé un lourd tribut au feu dévastateur, donc hormis cela, le chômage bat son plein. Certains arrivent à trouver un petit travail sur les chantiers des environs mais les jeunes, y compris les diplômés, traînent la savate dans les rues des villages poussiéreuses en été et boueuses en hiver. Il arrive que des jeunes trouvent des emplois, notamment dans l'administration, mais ils sont si rares. Les autres, tous les autres, à part de petits travaux, notamment sur les chantiers de constructions privées, ces jeunes ne rêvent plus que de départ vers un ailleurs qu'ils idéalisent un peu trop. Ces jeunes gens semblent tels les papillons attirés par les lumières de l'Occident, pour eux véritables lieux de paradis. Les personnes plus âgées n'ont que les pensions celles des moudjahidine ou encore pour certains des pensions en euros ou alors des revenus tirés de l'artisanat. Ces personnes réalisent de belles choses et notamment des cannes en bois d'olivier et autres qu'elles arrivent à écouler sur les marchés de la région et parfois en «exportant» vers l'ouest et l'est du pays. Aït Yahia Moussa, cette commune rurale de la daïra de Draâ El Mizan, attend toujours le départ du train du développement et le retard pris est tellement immense.