Les villages de la commune d'Aït-Yahia Moussa ont soif. Les robinets sont à sec, depuis au moins le 21 mai dernier. Si auparavant, quelques litres du précieux liquide arrivaient aux villages, depuis le jour du séisme, plus aucune goutte n'est tombée de cette tuyauterie qui semble, désormais, faire tapisserie. Aussi les villageois ont-ils été obligés de se rabattre sur les vendeurs d'eau. Les citernes remplies d'une eau dont on ignore l'origine, sont proposées aux villageois pour 800 DA et le prix est, dit-on, concédé ! Ailleurs, ajoutent quelques villageois, la citerne d'eau fait jusqu'à 1 200 DA! Aussi, les 9 associations de village ont-elles appelé à un rassemblement de la population, pour la journée d'hier, devant l'APC, sise au chef-lieu de commune Aït-Yahia Moussa. Comme elles ont bloqué la RN25 conduisant de Draâ Ben-Khedda à Draâ El-Mizan et traversant la petite cité d'Aït-Yahia Moussa. Hier, ils étaient nombreux les villageois à se présenter devant la mairie. Cette action de protestation, en fait, la énième du genre, est destinée à attirer l'attention des pouvoirs publics, notamment le wali, sur leur situation. Jusqu'à 14h, l'APC était bloquée et la RN25 difficilement praticable, la foule réclamant le wali. Dans leur esprit, une fois entendus par ce responsable, ils sont certains que leurs problèmes seront réglés. L'eau, il est vrai, est le problème number one. L'administrateur a essayé de dénouer cette crise, en alertant un peu tout le monde: chef de daïra, chef de cabinet du wali, le directeur de l'Algérienne des eaux et le responsable de wilaya de l'hydraulique. Cependant, seul ce dernier a réagi en informant que 4 projets confiés à quatre entreprises, pour alimenter ces villages à partir de l'oued-Sougdoura, démarreront en septembre. Les délégués de la population semblent peu contents de ces promesses. Aussi, ont-ils informé que «si dans deux jours, le problème n'est pas réglé, les choses se compliqueront!» De son côté, l'Algérienne des eaux, ayant programmé une réunion avec les P-APC de la région, a proposé à 4 délégués de la population de participer à cette rencontre. Ce que les citoyens ont refusé disant ne vouloir parler qu'avec le wali. Tard dans la soirée, le siège de l'APC était toujours fermé et la RN25 toujours bloquée. Pour les manifestants, «depuis l'indépendance, cette région, qui a le plus souffert de la guerre de libération, est totalement oubliée et délaissée! Nous sommes-là pour un besoin vital et nous ne cesserons cette action qu'une fois ce problème réglé!».