Hier, dès la matinée, les usagers de la RN12 qui dessert Tizi Ouzou vers la capitale Alger, ont dû emprunter un autre chemin. Cette route a été fermée à la circulation par les habitants du quartier Moul Diwan situé vers la sortie Ouest de la ville de Draâ Ben Khedda. A l'origine de cette grogne, des lots de terrain promis aux citoyens par l'agence foncière de la même localité, il y a de cela près de deux ans. Hier, donc, après une longue attente, ils sont sortis dès les premières heures de la journée pour manifester leur colère. Comme première action, la fermeture aux usagers de la RN12, unique voie de sortie vers la capitale, Alger. Deuxième opération, un groupe de citoyens a tenu un sit-in devant le siège de l'agence foncière. La raison principale est la non-distribution des lots de terrain à usage commercial promis depuis deux ans. Mais les citoyens, vraisemblablement excédés par cette attente injustifiée, mettront en avant d'autres raisons de leur mécontentement. Ils ont tenu, en effet, à signaler l'état de délabrement dans lequel se trouve leur cité. En premier lieu, les voies et conduites d'eaux usées qui ne répondent plus aux normes d'hygiène requises. Ces dernières, réalisées, il y plus de trente ans, ne peuvent plus canaliser un flux de plus en plus important. En second lieu, ce sont l'état des ruelles et trottoirs qui, malgré les avancées considérables de la ville de Draâ Ben Khedda en la matière, restent oubliés malgré les grosses enveloppes budgétaires. Ce constat est d'autant plus visible que les opérations d'embellissement de cette ville tirent à leur fin. La majeure partie des quartiers a été touchée sauf ce versant Sud qui est Moul Diwan. C'est pourquoi, hier, jusqu'à une heure tardive de l'après-midi, les citoyens ont maintenu leur mouvement afin d'attirer l'attention des autorités. Tous ces problèmes donnent naissance inévitablement à un état d'insécurité urbaine. Pour preuve, la ville de Draâ Ben Khedda connaît ces derniers temps, un surcroît largement visible des actes de violence urbaine. Le dernier en date remonte à une semaine, lorsqu'un jeune, voulant délester un chauffeur de taxi de son argent, a reçu un coup de poignard fatal. Il succombera quelques heures plus tard à l'hôpital. La résurgence de la violence dans cette ville est un phénomène récent car, pendant des décennies, Draâ Ben Khedda a été une ville paisible où il faisait bon vivre.