Les portes du dialogue sont-elles vraiment fermées dans la wilaya de Tizi Ouzou? A recenser le nombre d'actions de rue depuis une vingtaine de jours, cette question a tout l'air d'avoir une réponse positive. Les habitants du quartier «Bekkar», près du stade du 1er Novembre, ont décidé dans la matinée d'hier, de barricader la route reliant la ville de Tizi Ouzou à la Nouvelle-Ville, à hauteur de l'université de Hasnaoua. L'action a été initiée par le comité de quartier et l'association 1er-Novembre 1954. La raison de leur colère est l'état jugé lamentable dans lequel se trouve la route qui mène vers cette cité et vers l'école. Les citoyens revendiquent le bitumage de ce chemin, carrément impraticable ainsi que d'autres points comme la réalisation de trottoirs et des ralentisseurs afin de prémunir leurs enfants des dépassements des chauffards. D'autres questions sont aussi revendiquées par les contestataires, comme l'attribution de terrains, la construction de locaux aux abattoirs pour les chômeurs, l'obstruction des rues empêchant la circulation des camions d'assainissement, etc. Des revendications tout à fait légitimes quand on sait que le quartier en question est l'un des plus anciens de Tizi 0uzou. Des quartiers de construction plus récents ont été pourvus de toutes ces commodités minimales. Cette action intervient au moment où plusieurs projets importants dans le domaine des travaux publics ont été réceptionnés dans la wilaya de Tizi Ouzou, à l'image de la déviation sur la RN 12 qui permet aux automobilistes des daïras de Tigzirt et de Makouda de rejoindre leurs localités respectives sans être obligés d'emprunter le Pont de Bougie. L'inauguration de ce projet a permis de soulager énormément la densité de la circulation routière et les populations de ces régions en sont très satisfaites. Le calvaire quotidien au niveau du barrage du Pont de Bougie est désormais un lointain souvenir. Toutefois, la multiplication des actions de rue dans la wilaya de Tizi Ouzou peut être considérée comme un signe d'absence d'écoute de la part des autorités. Souvent, la réponse aux doléances des comités de quartiers sont suivies de promesses, dont la concrétisation est remise aux calendes grecques, C'est pourquoi, les citoyens se retrouvent dans l'obligation de recourir à ce genre de mode d'expression, qui crée des désagréments énormes à la population. La ville de Tizi Ouzou se trouve bloquée pendant des heures au grand dam des personnes qui ont souvent des urgences à accomplir. La faute ne peut pas être imputée aux protestataires dès lors que ces derniers affirment que toutes leurs tentatives de régler leurs problèmes par les voix réglementaires aboutissent toujours à des échecs. C'est le cas dans les localités de Tamda, Draâ Ben Khedda, Makouda et du boulevard Krim-Belkacem. Les populations de ces régions ont toutes été contraintes de recourir aux actions de rue pour se faire entendre.