Elle a été placée sous mandat de dépôt après avoir tué son bébé. Les services de police de la quatrième sûreté urbaine de Blida ont arrêté mercredi dernier, une jeune fille S.L., âgée de 25 ans, habitant à Guergour, une localité située à 10 km du chef-lieu de la wilaya de Blida. Présentée devant le juge d'instruction, elle a été placée sous mandat de dépôt, pour avoir tué son bébé dans son ventre en prenant, pendant plusieurs mois, un breuvage composé essentiellement de carvi. Tout a commencé lorsque S.L. s'est retrouvée enceinte après avoir été violée par le mari de sa soeur alors qu'elle séjournait chez lui au mois de septembre de l'année 2001, dans sa maison de fortune aux environs de Blida. Elle s'y trouvait dans le but d'aider sa soeur qui était gravement malade et ne pouvait pas s'occuper de ses deux enfants. Prévenus, les parents de la jeune fille ont déposé plainte contre cet indélicat gendre. Celui-ci sera incarcéré, mais sans pour autant réparer le tort qu'il avait fait subir à leur fille. C'est la raison pour laquelle S.L. décida de mettre fin, par avortement, à sa grossesse indésirable. Pour ce faire et probablement sur conseil d'une amie expérimentée, elle ingurgita, pendant plusieurs jours, un breuvage à base de carvi. Cependant, le foetus résista. Elle continua à prendre la potion des mois durant, en vain. Les coups du bébé dans le ventre la dérangeaient de plus en plus, elle qui ne voulait pas de cet enfant, «objet de honte et d'humiliation». Elle s'acharna donc sur l'innocent foetus en doublant les doses. Cette fois-ci le bébé cessa de bouger. Comme elle était à son neuvième mois et prise de contractions, elle fut emmenée le 16 mai dernier à l'hôpital de Ben Boulaïd à Blida où elle accoucha d'une petite fille mort-née. Toutefois, les médecins auront des soupçons quant aux causes du décès et aviseront la police qui ouvrira une enquête judiciaire. C'est ainsi que l'autopsie révèlera que le foetus a été tué par une substance nocive. L'ironie du sort a voulu que celle qui fut, dans un premier temps, victime d'un viol devienne, par la suite, coupable d'infanticide pour aller en prison au même titre que son violeur.