Un moment de joie, de détente et de communion, un hymne à la vie que des centaines de femmes ont eu à partager hier, un instant suspendu à un bonheur éphémère. Alger a vibré, dimanche, aux sons de tous les rythmes musicaux. A l'occasion de la célébration de la Journée internationale de la femme, plusieurs galas ont été organisés dans différentes salles de spectacles au niveau de la wilaya d'Alger. La chanteuse Dalila Ath Brahem et Hassiba Abd Raouf ont fait vibrer la salle du Théâtre national Mahieddine-Bachtarzi, pendant que cheb Yazid, fidèle à l'événement comme à son accoutumée, a donné un concert en l'honneur de ses fans, à la salle Atlas. Un moment de joie, de détente et de communion, un hymne à la vie que des centaines de femmes ont eu à partager hier, instant suspendu à un bonheur éphémère. A cette occasion, nous avons eu l'occasion d'approcher un parterre de femmes. Elles étaient si joyeuses, si imprégnées de l'ambiance de la fête que nous avons préféré contempler tous ces visages radieux et resplendissants. Sur les hauteurs d'Alger, précisément au complexe culturel Laâdi-Flici, un minipanorama de la peinture féminine est présenté aussi à l'occasion. Cette manifestation culturelle, organisée par l'«Etablissement Arts et Culture» de la wilaya d'Alger et qui se poursuivra jusqu'au 22 mars 2009, donne un aperçu du talent artistique de plusieurs générations de femmes, dont celui de Djamila Bent Mohamed, une peintre et designer, à qui un hommage a été rendu à cette occasion. Parmi les oeuvres exposées figurent deux peintures sur toile d'Abla Retteb de style figuratif intitulées Préparation du couscous et Travail de tapisserie, thèmes choisis, a précisé l'artiste «pour immortaliser des éléments du patrimoine», ainsi que deux oeuvres de Zahia Kaci dont l'une dédiée à la défunte Aïcha Haddad, moudjahida et artiste peintre qui a marqué de son empreinte les arts plastiques contemporains algériens. Saliha Kissarli a exposé un paysage marin de style figuratif, tendant vers le cubisme et empreint de beaucoup de lumière obtenue par la superposition de bleus en dégradé. Meriem et Majda Benchaâbane ont présenté respectivement, des acryliques sur toile avec effet de sculpture, dans une palette de couleur terre, mettant en exergue la tendresse maternelle et des peintures sur toile de style symbolique portant les titres Surmoi, moi ça, Enigme et Miroir brisé, traitant de thèmes en rapport avec l'homme et son subconscient. Moundja Abdeltif, professeur d'architecture et plasticienne, a choisi de parler de la ville et de l'architecture ancienne, notamment de Constantine en optant pour des monochromes aux traits très épurés. Rachida Chenini et Karima Guezmia ont exposé des natures mortes représentées par des bouquets de fleurs de différentes variétés et couleurs, tandis que Souhila Belbahar a mis en valeur les «relations mère-fille» à travers un tableau réalisé selon son style personnel connu sous le nom de «femme-pétales». Badia Maïdat a, elle aussi, rendu hommage à la femme à travers des tableaux portant les titres de Boussaâdia et Aurassienne, mettant également en valeur sa beauté et sa noblesse ainsi que les somptueux costumes et bijoux qu'elle porte avec élégance. Ferial Baba-Aïssa, quant à elle, a évoqué la richesse et la diversité de la musique africaine dans une oeuvre de style semi-figuratif réalisée dans une palette très colorée. «Traduction de la nature, imaginaire poétique, certaines toiles explosent de lumière et dans une profusion d'harmonies riche de toutes les nuances, où s'expriment une simplicité feutrée, l'atmosphère d'une douceur singulière d'un naturel épanoui. Il en émane une vision du monde, offerte sans ostentation, comme un présent tout de généreuse spontanéité», est-il indiqué dans le dépliant de présentation de cette exposition. «Dans cette exposition où il y a autant de tableaux que de regards, il est surtout question d'une poétique de la vie, du quotidien, de l'intériorité et d'images à travers lesquelles les femmes écrivent l'histoire, leur histoire», est-il ajouté. Née le 9 avril 1933 à la Casbah d'Alger, Djamila Bent Mohamed a étudié à l'Ecole des beaux-arts d'Alger de 1953 à 1954 puis de 1964 à 1967. Elle a poursuivi son cursus à l'Académie Ritveld d'Amsterdam et à l'Ecole supérieure des arts et métiers de Paris. Considérée comme l'une des doyennes de la peinture contemporaine algérienne, la plasticienne, qui a exposé plusieurs fois en Algérie et à l'étranger (Chine, Italie, Japon, Koweït, Liban, Tunisie,...), est lauréate du Grand Prix de la Ville d'Alger (éditions 1975, 1980 et 1983). Pourquoi toutes les salles ont-elles été remplies, en cette journée symbolique? Est-ce le quotidien plutôt lassant des Algériennes ou la rareté de telles rencontres qui font que les fêtes officielles sont célébrées avec autant de joie et de ferveur? Difficile d'y répondre! Car la Fête de la femme, c'est chaque jour, chaque mois...toute l'année. Une forte émotion se dégageait de cette rencontre qui s'est voulue également un témoignage, un moment privilégié, interminable, avec la présence de toutes ces femmes qui se sont battues pour une Algérie meilleure.