Tout en réitérant l'attachement de l'Algérie à l'Union pour la Méditerranée, M.Ouyahia n'a pas laissé l'ombre d'un doute sur l'attitude de l'Algérie vis-à-vis d'Israël. L'Algérie campe sur sa décision. Non à la normalisation des relations avec Israël. Le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, qui s'exprimait hier à l'antenne de la Radio nationale, était catégorique. «Il est exclu pour nous que l'UPM soit un passage détourné vers des relations directes ou indirectes avec Israël», a-t-il martelé, sur un ton ferme. Tout en réitérant l'attachement à l'Union pour la Méditerranée, M.Ouyahia n'a pas laissé l'ombre d'un doute sur l'attitude de l'Algérie vis-à-vis d'Israël. Ainsi, l'Algérie fausse les calculs et les intentions des pays comme la France, qui veulent mener ses partenaires, à travers l'UPM, à normaliser leurs relations avec Israël. Clair et précis, M.Ouyahia assure que l'adhésion à l'UPM répond à d'autres considérations. «Naturellement, nous sommes entrés dans cette démarche nouvelle qui se dessine, avec la fidélité à nos constantes politiques et à nos engagements internationaux», a-t-il souligné pour justifier ce que cherche l'Algérie à travers cette union. Dans ce sens, il a expliqué que «l'Algérie est partie prenante de ce regroupement depuis sa fondation, c'est un membre fondateur et par le plus haut symbole incarnant la République, à savoir le président de la République». Se référant à l'environnement géographique, M.Ouyahia précise que l'Algérie ne peut pas tourner le dos à l'UPM. «C'est son environnement géographique (l'UPM), elle ne peut pas ne pas y être», a-t-il encore dit. Toujours sur ce projet, M.Ouyahia a estimé que l'UPM est un projet naissant qui a des objectifs économiques et «doit donc réunir les moyens nécessaires, qui, à ce stade, ne sont pas là». Marquant un point sur la présidence du secrétariat général, le Premier ministre a coupé court à toute polémique en assurant que l'Algérie n'a jamais réclamé ce poste. Interrogé sur l'ouverture des frontières avec le Maroc, M.Ouyahia pense que cette question demande beaucoup de réflexion. «Il y a des problèmes qui existent entre les deux pays», a-t-il souligné avant d'ajouter: «Ce sont des causes qui ne peuvent pas être réglées par des revendications.» Autrement dit, ce n'est pas en multipliant les appels que la question des frontières sera réglée. Il y a lieu de rappeler que Rabat a sollicité, à plusieurs reprises, Alger l'invitant à lever les barrières au niveau des frontières. Quant à la question du Sahara occidental, M.Ouyahia souhaite que le nouvel émissaire des Nations unies arrivera à trouver une solution basée sur le principe de l'autodétermination du peuple sahraoui. Enfin et à propos de l'affaire du président soudanais qui occupe le devant de la scène internationale, le Premier ministre pense qu'il s'agit d'une question de justice et d'injustice. Alors que trois mois après le carnage de Ghaza, aucune condamnation n'a été prononcée contre Israël, M.Ouyahia déplore le fait que le président du Soudan soit condamné. Selon lui, la décision de la Cour pénale internationale porte atteinte à tous les pays africains.