Selon Belkhadem, l'initiative exposée en 2007 par Sarkozy n'est plus celle qui est présentée aujourd'hui. L'UPM ou Union pour la Méditerranée, un projet cher au président français Nicolas Sarkozy fait couler beaucoup d'encre en Algérie. Il fait réagir la diaspora politique nationale. En filigrane de ces réactions en chaîne, figure l'inéluctable hypothèse charriée par ledit projet et qui fait craindre la normalisation des relations diplomatiques des pays arabes avec l'Etat hébreu. D'abord, c'est la revue El Djeich qui fait sortir l'ANP de sa réserve avec ce commentaire: «L'Algérie qui, depuis les années 1970, prône l'établissement d'un véritable ensemble régional méditerranéen, ne souhaite pas voir cette nouvelle initiative porteuse de "valeur ajoutée" se transformer en un forum qui ne viserait ni plus ni moins qu'à assurer la sécurité de l'Europe, voire d'Israël». Bien que la visite actuelle de François Fillon soit accompagnée de moult ménagements diplomatiques, afin que l'UPM ne soit pas un «objet de fixation» lors des discussions d'Alger, personnalités politiques et chefs de partis multiplient les déclarations. Belkhadem, le premier, avait auparavant maintenu le suspense à l'occasion de son intervention à travers les colonnes du quotidien français Le Monde. Belkhadem, rappelons-le, a commencé par évoquer que l'initiative qui nous a été exposée en 2007 par le président Sarkozy n'est plus celle qui nous est présentée aujourd'hui. Initialement, il s'agissait des seuls pays de la Méditerranée. L'objectif était de construire une union du même type que l'Union européenne, avec des projets à géométrie variable. Aujourd'hui, c'est une Union pour la Méditerranée, et non plus une Union méditerranéenne, et son contenu reste «flou», avait-il asséné. Presque au même moment, la chef de file du Parti des travailleurs, Louisa Hanoune, appelait à la tenue d'un référendum sur l'adhésion éventuelle de l'Algérie à l'Union pour la Méditerranée (UPM), devant être proclamée à Paris le 13 juillet par le président Nicolas Sarkozy. La première dame du PT s'exprimait alors devant le conseil national du Parti, et a annoncé qu'elle réclamait ´´un référendum populaire pour connaître l'opinion des Algériens sur l'adhésion de l'Algérie à ce qui est appelé l'Union pour la Méditerranée´´. Pour Hanoune, le fameux projet n'a rien d'ésotérique: «L'Algérie n'a aucun avantage à tirer du projet d'UPM, qui n'a d'autre objectif que la normalisation des relations avec Israël.» De son côté, le secrétaire général du RND, Ahmed Ouyahia, intervenant sur les ondes de la Radio Chaîne II a dit derechef, que la non-participation de l'Algérie à l'UPM due à la présence d'Israël est un faux prétexte. Ahmed Ouyahia s'est en effet, interrogé sur la raison qui laisse l'Algérie hésitante à prendre part au Sommet de l'UPM. «C'est un prétexte incrédule de faire renoncer à une telle rencontre sous prétexte de la participation de l'Etat israélien», a-t-il martelé, rappelant au passage «les Israéliens ont été présents au Processus de Barcelone, mais cela n'a pas empêché l'Algérie d'y prendre part». Le plus important, a indiqué l'invité de la radio, est de savoir dans le cas où l'Algérie participerait à cette rencontre, le fera-t-elle à un haut niveau? Sur un ton dissonant Moussa Touati, président du FNA a, quant à lui, indiqué que ce projet ´´a essuyé des critiques même de la part de certains pays membres de l'Union européenne´´. Selon lui, l'UPM ´´ne sert nullement les intérêts de l'Algérie ni ceux des pays de la rive sud de la Méditerranée´´, mais vise essentiellement à ´´intégrer Israël dans la région´´.