Profitant de l'absence des leaders islamistes, Mohamed Djahid Younsi tente de hisser haut le drapeau de cette mouvance à l'approche de la prochaine présidentielle. Diplômé d'une université allemande, M.Younsi est titulaire d'un doctorat d'Etat en mécanique. Après l'obtention de son diplôme universitaire, il exerce plusieurs fonctions en Algérie. Il convient de citer qu'il occupait le poste de maître de conférences à l'université de Constantine. Parallèlement, M.Younsi consacre son temps à la chose politique. Son activisme au sein du parti islamiste, le propulse au rang de député lors de la précédente législature. Suite à l'éviction du président et fondateur du parti El-Islah, Abdellah Djaballah, M.Younsi devient président de cette formation à la veille des élections législatives de mai 2007. Ce parti a déjà été confronté entre 2004 et 2006 à une crise interne qui avait conduit au gel par la justice, des activités de M.Djaballah. M.Younsi fut le leader d'un groupe de militants qui ont appelé «au redressement». Il a tenu à dénoncer la gestion «autoritaire» et «opaque» des affaires du mouvement de Abdellah Djaballah. La justice a tranché en faveur de M.Younsi. La guerre s'est poursuivie entre les deux hommes. En juin 2006, M.Djaballah est rétabli dans ses droits par le Conseil d'Etat qui avait ordonné la levée de l'application de cette décision. Les carottes sont déjà cuites. Djaballah perd de plus en plus de popularité au sein de cette formation. Ayant réussi à avoir 600 signatures d'élus, le SG d'El Islah est aujourd'hui présidentiable. Pour ce qui est de sa ligne politique, le candidat à la prochaine épreuve électorale veut s'aligner dans les rangs de l'opposition. D'ores et déjà, il dénonce la manière avec laquelle est géré le pays. «Le drame de l'Algérie est le fait que les gouvernements successifs cumulent les échecs, des gouvernements auxquels manquent des programmes précis et des projets d'avenir», déclare-t-il au lendemain de sa candidature. En se présentant à cette échéance, il estime qu'il est «le seul candidat qui peut faire de l'ombre» au président-candidat, Abdelaziz Bouteflika. Dans son programme, M.Younsi s'est engagé à orienter ses efforts et capacités vers la consécration des constantes nationales et la défense de ses symboles. Les autres thèmes qu'il développe sont: la langue arabe, l'identité nationale. Il défend également le projet de la Réconciliation nationale. Mieux encore, il propose d'aller, s'il est élu, vers une amnistie générale. En ce qui concerne la politique étrangère, il accorde la priorité à la question palestinienne. Il propose également que l'Algérie se retire de l'Union pour la Méditerranée. Pour les relations avec la France, il considère qu'il est plus que nécessaire que Paris présente ses excuses au peuple algérien sur les crimes coloniaux.