A l'occasion du 19 Mars, Fête de la victoire, l'association culturelle Tharwa n'Krim Belkacem rend un hommage à l'homme qui lui a donné son nom. A cette occasion, un riche programme est prévu durant les deux journées d'hier et d'aujourd'hui. Pour accueillir ces festivités commémoratives, les organisateurs ont élu la Maison de la culture Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou, l'école d'Iallalen à Aït Yahia Moussa ainsi que sa maison natale qui fait office actuellement de musée et porte le nom de l'homme-clé des accords d'Evian. Hier, les halls de la Maison de la culture ont abrité une riche exposition retraçant le parcours de cet homme que l'armée coloniale surnommait, le Lion des djebels. Des archives de la guerre de Libération et le combat de Krim Belkacem sont retracés dans des coupures de la presse de cette époque. Un peu plus tard dans la soirée, les invités ont eu droit à une projection-vidéo sous le même thème. La vie et le combat de l'homme d'Aït Yahia Moussa sont racontés accompagnés de séquences vidéo. D'autres thèmes toujours relatifs à la guerre de Libération ont également été programmés lors de cette même soirée. Hier toujours et parallèlement au programme, de la Maison de la culture, la commune d'Aït Yahia Moussa rendait un vibrant hommage à ce grand homme né en son sein un certain 14 septembre 1922. A cet effet, les organisateurs ont choisi, pour accueillir ces festivités, le CEM d'Iallalen à Draâ El Mizan. Durant la journée d'hier, les visiteurs profitèrent de la même exposition affichée dans la ville de Tizi Ouzou. Elle retrace la vie et le parcours de Krim Belkacem ainsi que la guerre de Libération. Dans le même établissement et en parallèle, les visiteurs ont fort apprécié les talents artistiques des jeunes de la région. Des pièces théâtrales, présentées par des jeunes férus d'arts dramatiques faisaient aussi partie du programme. La projection vidéo visionnée par le public de la Maison de la culture de Tizi Ouzou a été présenté aux jeunes de Draâ El Mizan. Et, comme cette journée coïncide avec le premier jour des vacances scolaires, les meilleurs élèves devaient recevoir des cadeaux en cette circonstance d'une haute symbolique historique. La journée d'aujourd'hui sera entamée par une visite du musée Krim Belkacem, sis dans la maison qui l'a vu naître. Ce sera le lieu et l'occasion pour le recueillement à la mémoire de cet artisan de la guerre de Libération et négociateur en chef lors des négociations d'Evian qui ont débouché sur les accords qui portent le nom de la célèbre ville des eaux française. Les sportifs qui lui ont dédié un tournoi de handball disputeront, par la même occasion, la finale après un tour de chant de la chorale Tigejdit de l'école d'Iallalen. Pour le repas de midi, les organisateurs ont fouiné dans le tiroir local pour offrir aux visiteurs des mets des plus traditionnels. En fin d'après-midi, des prix seront remis aux vainqueurs du tournoi de handball qui précèdera la cérémonie de clôture de cet événement doublement historique. Doublement historique car la Fête de la victoire est le fruit de sacrifices de ces hommes qui ont dédié leur vie à l'indépendance de la patrie. Par cette occasion, la vie d'un de ces hommes a été revisitée en l'espace de deux journées. Krim Belkacem. Le Lion des djebels a été mobilisé dans le 1er régiment de tirailleurs algériens en 1943 rappelle-t-on. Démobilisé, il rejoindra le Parti du peuple algérien, (PPA). Et depuis, son influence sur le cours des événements ne faisait que s'accentuer. Il joua les premiers rôles dans toutes les péripéties de la guerre de Libération. Après avoir occupé des postes-clés dans le Gpra, il conduira les négociations à Evian qui déboucheront sur les accords qui donneront droit au peuple algérien de s'exprimer par référendum sur son autodétermination. Après l'Indépendance, Krim opte pour l'opposition. Il quitta l'Algérie pour un exil à Francfort (RFA) où il a été assassiné, le 18 octobre 1970. Sa dépouille a été rapatriée en 1984 et repose depuis au Carré des Martyrs à El Alia.