A l'invitation de la librairie Cheikh de Tizi Ouzou, le poète Youcef Merahi a dédicacé son dernier recueil Post-scriptum, paru aux éditions Casbah. Youcef Marahi est un poète très passionné et nostalgique. Il croit à la poésie et à son pouvoir à un moment où n'importe quel libraire rechignera à prendre des recueils de poésie même en dépôt vente. La poésie fait partie de sa vie. Il écrit des vers comme on siroterait un café à la terrasse d'un café, comme on lancerait des bouteilles à la mer ou comme un croyant assidu et sincère s'adonnerait à sa prière quotidienne. Malgré ses obligations professionnelles administratives et protocolaires, avec tout ce qu'elles confèrent de superficiel, Youcef Merahi trouve le temps d'aller vers les choses sérieuses et profondes. Ceci, pour raconter un temps révolu, des sentiments effilochés ou des rêves brisés ou irréalisables. C'est un vrai poète qui cherche à écrire son plus beau poème depuis la parution de ses tout premiers recueils de poésie, publiés aux éditions Aurassi de Draâ Ben Khedda. Youcef Merahi n'a pas arrêté d'écrire des douleurs indicibles que le subconscient a du mal à éradiquer quels que soient les événements de la vie quotidienne. Il écrit des poèmes sur sa ville Tizi Ouzou, où son enfance a été balancée, pas forcément dans le berceau de la joie. Dans ses textes, Youcef Merahi cherche désespérément le visage de la femme qui aurait pu être cette maman, qui couverait son fils de douceur. Mais les anciens Kabyles ont bien dit que celui à qui Dieu a ôté la mère, ne lui a rien laissé. Mais Merahi, suite à de brillantes études à l'Ecole nationale d'administration (la prestigieuse ENA), a réussi à prendre sa revanche sur le sort. Il est devenu l'un des intellectuels les plus importants de la région de Tizi Ouzou. Outre ses innombrables recueils de poésie, il est aussi l'auteur d'un essai sur Tahar Djaout, qui est son idole en poésie, d'un livre de traduction des poèmes de Lounès Matoub (en collaboration avec Hamid Bilek et Abdennour Hadj Saïd), d'un livre sous forme de journal, ainsi que de deux livres d'entretiens avec deux écrivains de talent: l'incontournable Yasmina Khadra et le très discret Anouar Benmalek. En animant une vente-dédicace à Tizi Ouzou jeudi dernier, Youcef Merahi n'est pas retourné vers sa ville natale puisqu'il ne l'a jamais quittée.