La surprise tant attendue n'a pas eu lieu dans ce Mondial qui n'en a pas été avare jusque-là. Seuls les Etats-Unis étaient capables de créer la surprise en affrontant les triples champions allemands, mais c'est compter sans une assurance retrouvée et l'expérience de ces derniers. Nations les plus titrées du football international, le Brésil, quadruple et l'Allemagne, triple champions, se sont ouvert la voie vers une augmentation de leur capital en se qualifiant pour les demi-finales avec une opportunité de se rencontrer en finale le 30 de ce mois à Yokohama. Le Brésil peut lorgner vers sa «penta», un cinquième trophée, après s'être débarrassé (2-1) à Shizuoka (Japon) d'une Angleterre impuissante à profiter d'une supériorité numérique acquise à l'heure de jeu. A force de tout miser sur les contres, les Anglais n'ont pas su prendre le match en main ni profiter de leur supériorité numérique après l'exclusion de Ronaldinho. L'Angleterre devra encore attendre quatre ans avant d'espérer pouvoir enfin remporter sa première victoire sur le Brésil dans un match de Coupe du monde. Pour la sixième fois de son histoire, l'Angleterre échoue ainsi au stade des quarts de finale, laissant la voie libre à un Brésil très solidaire et qui est, peut-être, la véritable surprise de ce Mondial. En demi-finale le 26 juin, le Brésil rencontrera le vainqueur du match entre le Sénégal et la Turquie, deux néophytes que seul un péché d'arrogance pourrait l'empêcher de dominer. Sénégalais et Turcs, qui ont d'ores et déjà réussi leur Mondial, sont opposés à Osaka (Japon). Dans l'autre demi-finale l'Allemagne a souffert le martyre pour se qualifier pour sa dixième demi-finale en quinze participations. Devant une équipe américaine très athlétique, les Allmands ne doivent leur salut qu'à un Oliver Kahn des grands jours. A lui tout seul il a annihilé toutes les tentatives américaines. Et quand une équipe domine sans marquer, elle perd. En football, c'est presque mathématique. Et Michael Ballack s'est chargé de mettre ce précepte en application en reprenant de la tête un impeccable coup franc de Christian Ziege. Même s'ils ont avec Rudi Voeller un ancien attaquant comme entraîneur, les Allemands sont les nouveaux adeptes d'un catenaccio qui a fait la force de l'Italie par le passé. Mais aujourd'hui, c'est à la Mannschaft qu'il est désormais impossible de remonter un but. La bande à Voeller a rendez-vous en demi-finale le 25 juin avec l'Espagne ou la Corée du Sud qui s'affrontent. Le pays co-organisateur a éliminé l'Italie au tour précédent et, euphorie nationaliste oblige, le peuple tout entier lui réclame maintenant la tête de l'Ibère.