Les Allemands ont brisé le rêve sud-coréen en demi-finale de « leur » Mondial après trois semaines d'euphorie. La surprise tant attendue n'a pas eu lieu. Le rêve coréen vient d'être stoppé alors que l'Allemagne est le premier qualifié en finale du Mondial asiatique. Depuis qu'elle a franchi le premier tour, la Corée du Sud a plané sur un nuage. Et les succès signés contre la Pologne, le Portugal, l'Italie et l'Espagne n'avaient fait qu'augmenter l'euphorie d'un peuple avide de faire connaître son football chatoyant fait de simplicité et de touches de balles. Face à une Allemagne réaliste, les Coréens ont peiné par manque de souffle en dépit du soutien d'un stade acquis à leur cause. La Corée peut d'ores et déjà s'estimer heureuse d'avoir réalisé la meilleure performance du football asiatique. La belle aventure est terminée pour eux mais, pour leur peuple, ils resteront des héros, pour l'histoire de la Coupe, des précurseurs en réalisant la meilleure performance du football asiatique en parvenant en demi-finale d'une Coupe du monde. La Corée peut se contenter de jouer samedi pour la troisième place comme lot de consolation. L'Allemagne, éternelle triple championne du monde, s'est qualifiée, hier, pour sa septième finale en quinze participations. Le but allemand a été réussi à la 55e minute par Michael Ballack, sur une passe de son coéquipier du Bayer Leverkusen, Oliver Neuville. Déjà meilleur passeur du tournoi (4) et auteur hier de son 3e but, Ballack sera cependant suspendu pour la finale après avoir reçu un carton jaune. Les Allemands n'ont, jusqu'à présent, encaissé qu'un seul but depuis le début du tournoi. L'Allemagne avait remporté sa dernière finale, disputée le 8 juillet 1990 à Rome contre l'Argentine par 1-0, avec comme attaquants de pointe Juergen Klinsmann et...Rudi Voeller, l'actuel entraîneur. C'est une qualification sans émotion, mais un beau travail quand même, à faire pâlir de jalousie la caste des favoris objectifs (France, Argentine, Italie, Espagne), désertée par la Mannschaft depuis un Euro 2000 désastreux. Comme en huitième contre le Paraguay, comme en quart face aux Etats-Unis, l'Allemagne a passé l'obstacle sud-coréen par la plus petite des marges possibles (1-0). Michael Ballack, grâce à un but inscrit en deux temps à un quart d'heure de la fin, propulse les triples champions du monde vers leur première finale depuis 1990, leur cinquième en huit phases finales depuis 1974. En finale, les Allemands affronteront le 30 juin à Yokohama (Japon) le vainqueur du match entre le Brésil et la Turquie. Samedi, à Saitama près de Tokyo, une autre tête abondamment couronnée, le Brésil, tente de s'offrir un billet pour une septième finale et, surtout, un cinquième trophée. Obstacle sur son chemin, la Turquie. Pour sa deuxième participation à une phase finale de Coupe du monde - la première remontant à 1954 - elle entend réaliser un coup de maître. Les deux équipes se sont déjà affrontées au premier tour au sein du groupe C. Les Turcs s'étaient inclinés 2 à 1 à l'issue d'un match heurté où ils n'avaient craqué que dans les dernières minutes sur un penalty contesté. Déjà réconciliés avec leurs ombrageux supporteurs, ils jouent cette fois l'esprit dégagé. Attention, danger.