Les membres de la commission ont senti «une certaine volonté vers l'apaisement de la part du rapporteur de la Commission nationale, M.Mohamed Teguia». La Commission nationale politique de surveillance de l'élection présidentielle s'est réunie hier. Son rapporteur, M.Mohamed Teguia, a provoqué cette rencontre, pour faire le point, en vertu de l'article 34 du règlement intérieur, sur le climat général qui a prévalu pendant la campagne électorale. Les membres de la Cnpsep ont passé en revue, pendant quatre heures, les rapports des commissions communales et de wilaya sur les préparatifs relatifs au scrutin du 9 avril. S'exprimant sous le sceau de l'anonymat, un membre de la commission a déclaré à L'Expression que sur la table, il y avait aussi plusieurs sujets qui fâchent. Le premier ayant trait à la réaction de M.Mohamed Teguia en rapport avec le geste du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) qui a ôté l'emblème national et hissé un drapeau noir au niveau de son siège national. La commission, rappelons-le, a, dans un communiqué rendu public jeudi, accusé les responsables du RCD de faire «dans la surenchère au nom de la démocratie». Des partis se sont plaints de cette réaction estimant que M.Teguia n'avait pas le droit d'agir au nom de la Commission politique: «Le RCD, dont nous respectons les militants, est en dehors de la course électorale. La commission, de ce fait, n'était pas habilitée à se prononcer officiellement sur sa démarche.» Pour notre source, la Constitution et la loi électorale sont claires: «Le ministère de l'Intérieur est la partie apte à introduire une action en justice si l'infraction est prouvée.» Les partis siégeant au niveau de la commission ont estimé que «chacun est libre d'exprimer à sa manière ses positions politiques dans le cadre du respect de l'autre». En ôtant l'emblème national, le RCD n'a pas, ont poursuivi les membres de la commission, «porté atteinte à l'un des fondements de la nation». Hier encore, les protestataires au niveau de la Cnpsep ont mis en exergue «les dépassements qui entachent la course vers la présidence». A 48 heures de la clôture de la campagne électorale, ce sont toujours les mêmes gestes incriminés: «Affichage anarchique, zèle de certains agents administratifs, etc.» «Nous n'allons pas cesser de parler de cela même si au niveau de la commission nous n'avons pas enregistré une réaction ferme.» Toutes ces remarques seront reproduites dans le rapport final qui sera rendu public quelques jours après la validation des résultats du scrutin par le Conseil constitutionnel. Par ailleurs, le climat électrique, qui caractérisait jusqu'ici les travaux de la commission a tendance à l'apaisement. Un membre de la commission n'hésite pas à parler carrément «de trêve». Soulignons sur ce chapitre que des tirs croisés à l'intérieur de la commission en question ont marqué toute la campagne, incitant certains candidats à menacer de claquer la porte. Des menaces qualifiées d'agitation par Teguia. Selon les membres de la commission, une certaines volonté vers l'apaisement est perceptible de la part du rapporteur de la Commission nationale: «Teguia essaie de calmer le jeu à la veille de l'élection. Cela ne pourra que nous réjouir.»