Au-delà de ce témoignage, il y a son combat. Et nous devons apprendre les leçons de l'Histoire pour ne pas répéter les mêmes erreurs D'après l'auteur, ancien maquisard, témoin oculaire et auditif durant la guerre de Libération et après l'Indépendance, sa représentation est souvent associée au culte de la nation né de la révolution du 1er Novembre 1954. Car, au-delà de ce témoignage, il y a son combat. Et nous devons apprendre les leçons de l'histoire pour ne pas répéter les mêmes erreurs. Le combat de l'Algérie pour l'indépendance a connu ses premiers balbutiements avec l'Emir Abd El Kader. Le combat pour la liberté n'aura donc pas duré huit ans, mais plus d'un siècle. Mustapha Bougouba n'hésite pas à remonter jusqu'à Louis-Philippe qui a dû faire face aux premiers résistants dirigés par Abd El Kader. La bonne instruction s'accompagne toujours d'un peu de sagesse populaire. Le lecteur comprend tout de suite qu'il ne s'agit pas de raviver d'anciennes douleurs, mais bien plutôt de profiter des expériences passées et d'éviter de commettre les mêmes erreurs Là est toute la volonté de l'auteur: connaître les faits pour comprendre les événements présents; accepter les anciens traités ou «divorcer avant d'appréhender sereinement l'avenir». Pas de mots savants, rien que des faits précis et des observations pertinentes qui séduiront les lecteurs soucieux de l'exactitude historique. Ce n'est pas une simple biographie que Mustapha Bougouba met à notre disposition, c'est une véritable réflexion sur les actions et leurs conséquences, les décisions et leurs résultats. A partir de l'histoire, sortir des chemins battus et, sans ressentiments, profiter de nos expériences pour bâtir un avenir dans lequel chacun trouvera sa place... A cette fin, il ne cherche pas à ménager les susceptibilités. Avec le calme et la sagesse qui caractérisent les hommes d'expérience, l'auteur présente les événements tels qu'il les a vécus ou observés et en tire des conclusions qui peuvent quelquefois surprendre. Pour se situer auprès de ses lecteurs, il se présente: «Je suis Mustapha Bougouba, né dans la même ville qui a vu naître les premières unités de volontaires ´´zouaves´´ formées par le capitaine Lamoricière, c'est-à-dire à Koléa, près de la capitale, Alger, par la suite, dans la même caserne seront aussi formés les alliés infaillibles de la colonisation (les enfants de troupes autochtones). Ma scolarisation s'est faite à l'école indigène de la ville jusqu'à l'éclatement de la guerre de Libération en Algérie en 1954, dès 1956 je suis incorporé dans un réseau de soutien aux maquisards de l'Algérois, en 1958, j'ai pris contact avec l'organisation FLN de France qui m'assistera par la suite pour rejoindre les maquisards algériens stationnés le long des frontières avec la Tunisie (1959), de là j'ai rejoint les maquisards...» Dans cet ouvrage, l'auteur répond à la question liée au choix du thème: «J'ai 70 ans, à la retraite désormais, j'ai décidé d'écrire mes mémoires en constatant que tout va de travers en Algérie malgré la manne pétrolière. Car notre pays dispose de moyens conséquents, contrairement à ce que l'on croit souvent. Ainsi, j'ai fini par trouver les responsables de cette déroute programmée. Je les ai connus, côtoyés. Je les citerai, je les placerai face à leurs responsabilités. Mais... ne précipitons pas les choses», a-t-il souligné. La question des faux moudjahidine est aussi de mise dans ces mémoires. A cet effet, l'auteur explique que «ce point est très important, car le mensonge n'est pas rare, dans le but principal de toucher de l'Etat une pension indue, en qualité de ´´faux moudjahid´´. Et il n'est pas toujours aisé de démêler le vrai du faux des années plus tard». Concluant: «Je pointe du doigt les coupables du désordre qui règne en Algérie et je suggère quelques solutions pour sortir du marasme actuel.»