La tournée américaine finie, place désormais à la saison sur terre battue avec en conclusion, le 7 juin. La victoire d'Andy Murray à Miami a clôturé la première partie de saison sur dur. Fini les coups gagnants à foison et les échanges en deux frappes. Place désormais aux lignes balayées, aux glissades, aux gros lifts, aux amortis et au charme de la terre battue... Les tournois de Casablanca et de Houston cette semaine ouvrent le bal mais les choses sérieuses commenceront vraiment dans une semaine, le 12 avril, avec un premier gros rendez-vous, le Masters 1000 de Monte Carlo. Les joueurs enchaîneront ensuite avec du classique, le tournoi de Barcelone (à partir du 12 avril), et le Masters 1000 de Rome (semaine du 27 avril). La nouveauté du calendrier interviendra le 10 mai avec le tournoi 1000 de Madrid qui remplace le Masters de Hambourg. Ce sera l'ultime montée en puissance pour tous les terriens avant Roland-Garros, du 24 mai au 7 juin. Qui peut battre Nadal d'autant que l'Espagnol fera une nouvelle fois figure de grandissime favori sur la surface ocre? C'est la question que tout le monde se pose chaque année. Et plus les années passent, moins de suggestions de réponses nous viennent à l'esprit tant l'Espagnol semble «injouable» sur terre. C'est sa surface, celle sur laquelle ses coups font encore plus mal, celle sur laquelle ses articulations sont le moins sollicitées (il souffre de tendinite aux genoux), celle sur laquelle il est incontestablement le plus fort. Chaque année, il joue une partie primordiale de sa saison et il n'est pour l'instant jamais passé au travers. Il tentera de rentrer dans l'histoire en décrochant un cinquième titre consécutif à Roland Garros, son jardin, là où il n'a jamais connu la défaite. Son principal rival sera une fois encore Roger Federer. Le Suisse n'est pas au mieux en ce moment mais attention à ne pas l'enterrer trop vite. Certes il ne domine plus comme par le passé, certes il montre des signes de frustration et de faiblesse inhabituels chez lui, certes il n'a pas remporté de titre en 2009 mais il a toujours atteint au minimum les demi-finales des tournois auquel il a pris part. La terre battue n'est pas la surface sur laquelle son jeu s'exprime le mieux mais elle ne le dérange absolument pas donc il faudra compter avec lui. Du côté du Top 10, le pire est à craindre pour Novak Djokovic. Vainqueur à Rome l'année passée, demi-finaliste à Monte-Carlo, Hambourg et Roland Garros, il devra défendre durant ses trois mois la bagatelle de 2800 points. Physiquement irrégulier et très peu résistant aux fortes chaleurs, Nole est également perturbé dans son jeu par un changement de raquette. La confiance en moins et les résultats aussi, le Djoker va devoir s'arracher pour garder sa place de n°3 mondial. Car il voit pointer dans son rétroviseur un certain Andy Murray, énorme depuis le début de la saison (26 victoires, 2 défaites). Le Britannique, plus fort physiquement que jamais, arrivera sur la surface ocre avec une immense confiance et sans aucune pression. Il voudra prouver qu'il peut bien jouer sur une surface qui ne lui a jamais souri. Verdasco, Ferrer, Robredo, Almagro ou encore Nalbandian seront tous des outsiders à surveiller pendant trois mois. En revanche, Roddick, Blake, ou autres Karlovic ne vont pas passer que des bons moments jusqu'en juin.