Près de 141.512 électeurs sur les 481.052 inscrits, soit un taux de participation de 29,42%, ont glissé le jeudi leurs bulletins de vote dans les urnes des bureaux de vote pour choisir leur candidat. Comme il fallait s'y attendre et eu égard à une campagne tambour battant menée par les partisans du président sortant, le score final était sans appel. Bouteflika l'a emporté haut la main et avec un taux de participation, qui a doublé par rapport au scrutin de 2004. A la clôture de l'opération de vote, Abdelaziz Bouteflika a obtenu le score le plus élevé soit 80,82% des suffrages exprimés, avec 99.618 voix. Il sera suivi de loin respectivement par la candidate du PT, Louisa Hanoune avec 11,49% (14.157 voix), Mohamed Saïd avec 2,38% (2936 voix), Moussa Touati avec 2,15% (2655 voix), Djahid Younsi avec 1,42% des voix (1753 voix) et enfin Fawzi Rebaïne avec 1,42% (1753 voix). Il y eut 17 bulletins contestés et 18.251 bulletins nuls. L'abstention s'élève à alors 339.540, soit 70,58%. Le vote a eu lieu dans les 52 communes que compte la wilaya. Deux d'entre elles, Bakarou et Tazmalt ont connu quelques problèmes vites circonscrits permettant à l'opération de vote de se poursuivre jusqu'aux ultimes heures de la fermeture des bureaux. A Tazmalt, des jeunes ont tenté vainement d'empêcher l'opération alors qu'à Bakarou, c'était une personne, décrite comme malade mentale, qui a semé la panique dans un bureau de vote. Comme de coutume, la plus forte participation est à noter sur la cote ouest de la wilaya de Béjaïa. A Darguina, on a voté à hauteur de 49,67%. Ighrem, dans la vallée de la Soummam, s'est distinguée par un faible taux de participation sont 17,06%. A la lecture de ces chiffres, Béjaïa a fait mieux qu'en 2004, encore mieux que lorsque toutes les parties étaient en course, notamment durant les législatives de 2007. La participation va crescendo. La volonté de mettre fin au statu quo existe du moins chez ceux qui ont pris part au scrutin. Traditionnellement abstentionniste, le score qui frôle les 30% traduit pour beaucoup d'observateurs une recomposition du champ politique. Laquelle recomposition a commencé depuis quelques années, soit au lendemain des événements du Printemps noir d'avril 2001. Les opposants qui ont fait de la région leur cheval de bataille, ont tout fait pour gagner à leur cause les populations. Peine perdue, puisque les chiffres sont là, têtus. Selon les observateurs de la scène politique locale, ils ne peuvent même pas revendiquer les 70% qui n'ont pas jugé utile de se présenter dans les bureaux de vote sachant que Béjaïa n'a jamais dépassé les 45% de participation. Les partis dits influents dans la région ont perdu de leur superbe, minés par des dissensions internes et une rhétorique d'un autre temps ayant fini par lasser plus d'un.