Dans les villages et les douars, et en dépit d'une météo pourrie, les citoyens ont tenu à se rendre dans des bureaux de vote. Dans la wilaya de Tizi Ouzou, l'électorat des zones rurales était beaucoup plus conséquent qu'en zone urbaine. Dans les douars et les villages, les citoyens ont bravé le froid, la pluie, voire même la neige pour accomplir leur devoir électoral. C'est ainsi, qu'à Drâa El-Mizan, la campagne électorale menée à tambour battant n'a pas vraiment convaincu les électeurs à aller voter en masse. Moins de 30% des inscrits s'étaient rendus, ce 24 novembre, pour élire les 9 membres que compte l'APC de Drâa El-Mizan dont le nombre d'inscrits est de 19 110 répartis sur 12 centres de vote. Deux faits saillants ont marqué cet événement, à savoir, la participation, puisque ces joutes électorales n'ont pas eu l'écho escompté par les chefs de parti. Si du côté des hommes, il y a eu une participation relative, la gent féminine a boudé les urnes. Selon des observateurs de la scène politique locale, la cause principale est la manière dont sont présentés les bulletins de vote qui ne présentaient aucun signe distinctif pouvant guider les personnes, notamment illettrées dans leur choix. L'exemple d'un bureau de vote au village de Bzazoua est édifiant. Sur 118 femmes inscrites, seules deux ont voté avec une seule voix validée et une autre annulée. À Mechtras, s'il y a une commune “Rcdiste”, c'est bien celle de ce chef-lieu. En effet, avec 650 voix d'avance sur ses deux rivaux (FLN et FFS), la liste du RCD caracole en tête avec 1 111 voix, raflant la majorité absolue (5 sièges), tandis que le FLN et le FFS en ont eu 2 chacun. La direction de campagne et les candidats RCD ont dû procéder à la fermeture du centre de vote pendant une heure (de 8 à 9h) pour faire échec à la fraude. Ils ont exigé que leur liste à l'APC revienne à son ancien numéro de campagne (n°2 entre celles du FFS et du FLN) car cette disposition a été expliquée ainsi aux électeurs. pour l'APW, la liste RCD arrive aussi en tête avec 722 voix, soit plus de 200 voix d'avance par rapport à son poursuivant, le FFS. Dans la daïra de Mekla, les résultats n'ont pas répondu aux aspirations des candidats. Une majorité relative pour le RCD a été enregistrée cependant, faisant dire à la tête de liste, Semmoudi Mohand-Akli, “je savais que je l'emporterai, je vous l'ai déjà dit”. À Aït Khellili, l'on a enregistré un ballottage entre le FLN et le FFS. Les deux partis ont d'ores et déjà entamé des discussions pour une collaboration dans la gestion de l'APC. À Soumaâ où l'égalité des sièges s'est dessinée pour le FLN, le FFS et le RCD, la gouvernance se fera par alliance, pourvu qu'on se montre à la hauteur À Bouzeguène, le désenchantement de la population d'une part et le froid avec les premières neiges sur les hauteurs d'Aït Zikki, d'Idjeur et d'Illoula, ont contraint les électeurs à rester cloîtrés chez eux autour de la cheminée et à vider les rues dans l'après-midi pour suivre une bonne confrontation footbalistique entre la JSK et l'ASO Chlef. Cela dit, la commune de Bouzeguène habituellement partagée entre le RCD et le FFS a enregistré l'arrivée de trois partis ; le FLN, le RND et le FNA, ainsi qu'une liste d'indépendants. La campagne menée tambour battant n'a pas réellement montré une quelconque suprématie en matière de public mais l'avantage en auditoire penche en faveur des indépendants. Jeudi soir, après la fermeture successive des bureaux de vote, les premières estimations parvenaient déjà au chef-lieu. Les premiers klaxons de voitures sont enregistrés annonçant la victoire des indépendants. À Yattafène l'engouement suscité par deux semaines de campagne électorale n'a pas été récompensé par les urnes, une commune renfermant uniquement deux villages (Aït Daoud et Aït Saâda) et le chef-lieu Souk El-Had. Environ 8 000 habitants, en attente depuis des lustres, semblent de plus en plus marginalisés. Peut-on croire encore au changement ? s'interroge Saïd. Tôt jeudi, la population des Aït Attaf s'est réveillée au rythme de cet événement particulier mais aussi excitée par la neige qui s'approche peu à peu. Si le taux de participation enregistré à 11 heures était aussi timide que ces rayons solaires, ceux de 13 heures donnent beaucoup d'espoir aux têtes de liste des partis en lice avec la sortie presque en masse de la gent féminine (après le ménage). Une occasion pour celle-ci de marquer sa participation. Enfin à Maâtkas, les commentaires au sujet de ce double scrutin APC-APW se sont beaucoup plus focalisés sur le taux d'abstention qui a frôlé les 80% dans la commune de Maâtkas et 70% dans la commune de Souk El-Tenine que sur les résultat partisans. En effet, si le FFS arrive en tête pour l'APC de Maâtkas, il n'en demeure pas moins qu'il n'a pas pu obtenir de majorité absolue avec ses 5 sièges dès lors que cette commune en compte 11. Et c'est le FLN qui arrive en seconde position avec 4 sièges suivi du RND avec seulement 2 sièges. Pour l'APW, en revanche, le FLN arrive en tête des suffrages exprimés avec 1 001 voix, suivi du FFS avec 992 voix. Correspondants/ Bureau de Tizi Ouzou