De notre correspondant à Bouira Nacer Haniche Le conflit entre les 382 travailleurs algériens qui ont été recrutés par Todini, la société italienne chargée depuis 2002 de la réalisation du tronçon d'autoroute Bouira-El Adjiba sur un parcours de 26 kilomètres, et leur employeur est loin de connaître le dénouement. Ces derniers sont toujours en grève depuis la fin du mois de mars pour exiger la satisfaction de leurs revendications relatives au paiement des indemnités d'heures supplémentaires effectuées par les travailleurs, dont certains ont cumulé près de 62 jours en heures supplémentaires impayées, l'établissement du rapport des œuvres sociales et la mise en application des dispositions régissant les indemnités de licenciement des travailleurs, ainsi que pour dénoncer la non-association des représentants syndicalistes dans les compressions des effectifs opérées par les responsables de la société et ce, contrairement à ce qui est stipulé dans l'accord signé avec le partenaire social. «L'entreprise a transgressé la réglementation de la convention collective, la négociation du délai-congé attribué aux travailleurs à la fin du contrat de travail, l'indemnisation des journées de récupération et, enfin, la prime de livraison du tronçon PK221 et PK226». Selon les syndicalistes, cette grève survient au moment où la société est en phase d'achever et de livrer la totalité du parcours qui lui a été confié, ce qui signifie la fin des travaux et la libération des travailleurs. «Il ne reste que cinq kilomètres du tronçon ainsi que l'échangeur entre l'autoroute et la RN 5 à réaliser.» Ces derniers craignent donc d'être licenciés sans bénéficier de la totalité de leurs droits. Cependant, les représentants des travailleurs indiquent que la direction de l'entreprise persiste dans son silence et ne veut pas dialoguer avec le partenaire social. Notons que, lors de sa visite, le 23 mars dernier, pour inspecter l'état d'avancement des travaux sur ce tronçon et ledit échangeur, le ministre des Travaux publics, M. Amar Ghoul, avait insisté sur la nécessité d'accélérer la cadence des travaux et de livrer le tronçon avant la fin du mois d'avril, tout en instruisant la société d'ouvrir le dialogue avec les travailleurs afin de lever toutes les entraves qui pourraient retarder le projet. Par ailleurs, nous avons appris que, le 31 mars dernier, la direction de Todini a déposé une plainte en référé afin d'arrêter la grève par une décision de justice, mais celle-ci a statué en faveur des travailleurs grévistes.