Les malheureux prétendants à la «belle vie» européenne n'ont pas eu de chance, leur plan a été déjoué à l'arrivée par les éléments de la Guardia. Plusieurs plages de la wilaya de Mostaganem, notamment celles de l'est de la wilaya, ont connu ces derniers temps un regain fulgurant du phénomène de la harga. Qui a osé dire que ce phénomène s'est estompé? Les langues se sont trop vite déliées tandis que le phénomène n'est pas près de diminuer de sitôt. Ainsi, la saison de la harga est «officiellement» ouverte à Mostaganem. Le bilan est tout aussi grave. Aux dernières aventures qui ont été enregistrées, huit candidats ont pu rallier l'autre rive de la Méditerranée après qu'ils aient bravé la mort le mois dernier. La traversée de ces derniers, étant «réussie», neuf autres leur ont emboîté le pas quelques jours plus tard à partir de la plage de Hadjadj. Quelque temps après, un autre groupe composé de dix personnes, dont une femme âgée et une autre enceinte, s'est lancé à partir de la plage de Chaïbia. Ces dix malheureux prétendants à la «belle vie» européenne n'ont pas eu de chance, leur plan a été déjoué à l'arrivée par les éléments de la Guardia. Surtout que le climat d'alors n'a pas été favorable et la mer était très agitée. Selon des informations difficiles à vérifier, les dix aventuriers auraient été placés par les gardes-côtes espagnoles au niveau des centres d'immigrants clandestins à Alicante. La liste des tentatives de la harga est longue. Après le coup des dix premiers, une autre tentative a eu lieu dernièrement au niveau de la plage de Sidi El Medjdoub près de la localité de Kharouba. Un groupe de sept personnes a osé la folie. A son grand dam, son plan a été déjoué par les éléments de la garde communale déployés au niveau de l'est de la capitale de Dahra. Les caravanes continuent de défiler tandis que l'alerte est maximale. En tout, plusieurs candidats ont été extirpés des dents de la mort, apprend-on et les gardes-côtes sont sur le qui-vive permanent à Mostaganem. Les bilans de ces derniers jours ont mis en éveil les plus hauts responsables de la ville. En revanche, la harga qui n'est plus un phénomène à présenter renaît de ses cendres ces derniers jours. Malgré le «châtiment» promis par l'Etat, plusieurs candidats s'apprêtent à rallier, vaille que vaille, les côtes ibériques. Les plages de l'est de Dahra sont devenues, ces derniers mois, de véritables salles d'embarcation à ciel ouvert. A la moindre lueur favorable ou éclaircie climatique, les «boat people» entament leur traversée. Mostaganem, particulièrement la plage de Sidi Lakhdar, est la première wilaya qui a été le théâtre du coup d'envoi du «sauve-qui-peut». Cette petite localité, pourtant paisible, s'affiche en tête de peloton des tentatives de harga. Le bilan est lourd. Durant les deux dernières saisons, au moins 120 embarcations ayant franchi le large algérien ont pris le départ à partir du lieudit «El Kaf El Asfar» près du petit hameau du même nom. Le choix porté sur cette localité n'est pas fortuit. Son relief difficile, son isolement et le nombre considérable de grottes qu'elle recèle, offrent le meilleur cadre pour la harga. A peine le temps au beau fixe, que les postulants à l'eldorado prennent le large.